Algérie

Zaouiet Chikh Belkacem à Timimoun



Zaouiet Chikh Belkacem à Timimoun


SIDI HADJ BELKACEM LE WALI RÉCONCILIATEUR Du centre-ville, les groupes se dirigent d'abord vers la place nommée « Djbel », à un (1) km de la ville, où une autre halte s'y marque. La fête se traduit effectivement par un pèlerinage de ksar en ksar dans tout le Gourara, partant de Tinerkouk pour aboutir à la zaouia de Sidi El Hadj Belkacem, communément appelée la Hofra. La tradition fait que chaque ksar accueille pour une nuit le groupe de pèlerins, avant de se joindre à son tour au cortège le lendemain. Peu après, la foule, de plus en plus immense, sillonne la longue route menant droit à la zaouïa de Hadj Belkacem. En sus des dizaines de milliers de piétons, une file de véhicules, à perte de vue, est visible. Les différentes immatriculations des automobiles renseignent sur l'ampleur qu'a pris la cérémonie. Plus on avance vers la Hofra, plus la circulation devient compliquée. L'ensemble des archs et zaouïas, au nombre de 20, s'y donne rendez-vous. Les collines surplombant le Ksar abritant le mausolée de Sidi Belkacem sont bondées. Le cimetière jouxtant la zaouïa n'est pas épargné. On peut aisément avancer, à première vue, le chiffre de 150 000 visiteurs. Des riverains, habitués à la cérémonie, estiment que le nombre dépasse les 200 000. Toutefois, ils constatent que «cette année leur nombre est moins important que l'année précédente». En sus des visiteurs venus d'autres wilayas, les habitants des principales régions limitrophes (Touat, Gourara et de Tadmaït) s'y regroupent. Les descendants du cheikh Belkacem, accueillent les délégations chez eux avant le coucher du soleil. Ce rituel de célébration du Mawlid revêt une signification profonde chez les habitants de cette région qui ont de tout temps considéré cette zaouïa comme un lieu d'unification des rangs des tribus de la région. «Le seul et unique objectif visé est de resserrer les rangs parmi les populations à travers le rappel de la Sira ennabaouia», explique un membre de la zaouïa Hadj Belkacem. Il dira que le nom que porte la zaouïa «témoigne des efforts consentis par cheikh Sidi El Hadj Belkacem au 17e siècle, lorsqu'il a réussi à réconcilier les deux archs de Behamed et de Sofiane, restés longtemps ennemis. Plusieurs tribus appartenant aux deux archs se sont également réconciliées après ». Cette réconciliation est intervenue, indique-t-on, au septième jour après le Mawlid, ce qui explique le sens profond de ces festivités. La manifestation du S'bou a pris de l'ampleur avec une participation dense des délégations et des cheikhs de zaouïas des différentes régions du pays et même de l'étranger. A la Hofra, la cérémonie est spectaculaire : arrivés au ksar de la zaouïa Hadj Belkacem, les pèlerins, porteurs des étendards du wali protecteur de leur tribu, sont présentés aux notables et descendants de Sidi ElHadj Belkacem, avant de former un cercle autour des tambourinaires. La scène représente, explique-t-on, les anciennes rivalités et dissensions entre tribus, réglées par le wali, Hadj Belkacem. Après les cérémonials, les visiteurs se retrouvèrent à proximité de la zaouïa pour accomplir la prière du Maghreb avant de reprendre le chemin du retour.



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