Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, est attendu à Londres le 10 mars, où il séjournera deux jours.
Au menu des pourparlers avec les Britanniques figurent des questions de coopération dans le domaine de l'énergie, des investissements britanniques en Algérie ainsi que des exportations de gaz algérien vers le Royaume-Uni. A ce propos, les Britanniques ont bien émis le v'u, sans gêne aucune, de réduire leur dépendance du gaz qatari en orientant le gouvernail des méthaniers vers l'Algérie.
Le Qatar couvre actuellement la quasi-totalité des besoins du Royaume-Uni en GNL (gaz naturel liquéfié). Il s'agit d'un bon coup à jouer pour l'Algérie pour prendre la revanche sur les Qataris qui se sont adonnés à des combinaisons afin de grignoter les parts algériennes sur le marché européen.
Youcef Yousfi partira aussi en prêcheur quant à la volonté de l'Etat algérien de mettre le paquet pour la sécurisation des installations gazières et pétrolières du Sud. L'Algérie mise beaucoup sur le retour des investisseurs étrangers afin de faire remonter l'aiguille de la production du pétrole et du gaz, qui a connu une sensible glissade ces dernières années. L''uvre du gouvernement, qui s'était investi dans la confection d'une nouvelle loi sur les hydrocarbures susceptible de rendre attrayant le domaine minier national, se lézardait au lendemain de l'attaque terroriste contre la plateforme gazière de Tiguentourine (In Amenas) exploitée par Sonatrach en association avec British Petroleum et le norvégien Statoil.
Selon des données du cabinet d'expertise PFC Energy, basé à Washington, la production de pétrole brut de l'Algérie est passée de 1,4 million de barils par jour (mbj) en 2008 à 1,2 mbj actuellement.
La dernière actualisation sur la courbe détaillant la production du pays en gaz naturel parle d'un volume de 7,55 milliards de mètres cubes par jour produit en 2011. Le volume était bien au-dessus des 8 milliards de mètres cubes/jour en 2005. La part des approvisionnements de l'Algérie du marché de GNL s'est rétrécie aussi comme peau de chagrin pour se situer, en 2012, à moins de 5%. Remonter la pente est crucial pour le pays, qui ne vit que de ses recettes générées par les exportations d'hydrocarbures. L'enjeu de faire revenir les investisseurs n'est pas non plus de moindre importance.
Ces investisseurs ont renoncé aux derniers appels d'offres faute de grandes découvertes capables de soutenir le niveau de fiscalité prévu par l'ancienne loi. Ainsi donc, les ambitions des Britanniques et des Algériens sont clairement affichées. Le Premier ministre britannique, David Cameron, qui a séjourné fin janvier à Alger, a bien joué ses cartes en attendant qu'Alger se mette de la partie. Le voyage de Youcef Yousfi à Londres, le 10 mars, devrait fixer les deux parties sur des objectifs bien clairs. Dans les affaires il y a des projectifs, des décisions et des sous.
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Posté Le : 03/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Titouche
Source : www.elwatan.com