Algérie

Youm el ilm et réconciliation nationale



Cousue de fil blanc Adéfaut d?accueillir Bouteflika pour un traditionnel Youm El Ilm, Constantine a célébré cette fois l?anniversaire sous le thème de « la réconciliation nationale ». Le séminaire tenu à l?université Emir abdelkader devait expliquer les vertus du projet présidentiel, dont les origines remonteraient à la vie et à l??uvre de Benbadis. Le cheikh n?étant pas encore vivant pour donner son point de vue, cette rencontre s?est déroulée presque à huis clos regroupant les voix rompues depuis toujours au soutien aveugle au président de la République, alors que les personnalités, à l?image de Benbella, annoncées tambour battant, pour rehausser l?événement, ont manqué à l?appel. Le manque chronique de subtilité chez les organisateurs, habitués à ce genre d?événements, s?est distingué cette fois aussi à travers le slogan choisi pour l?occasion « la réconciliation nationale est un déterminisme historique et actuel ». Et pour le prouver, il y a toujours des universitaires, des conseillers et des personnalités notoires prêts à prendre le micro et à jurer devant l?assistance que le Prophète, nos valeureux ancêtres et même la révolution de Novembre ont appelé à la tolérance, au dialogue et à la modération tels que prescrits dans le projet de la réconciliation nationale et son nouvel avatar, l?amnistie générale. Ce qui est triste, c?est que personne, y compris les jeunes étudiants présents dans la salle, n?a demandé où réside le déterminisme dans la logique du projet ou du moins pourquoi on n?évoque pas d?autres solutions à part celle-ci. En vérité, il n?y a même pas eu de débat contradictoire durant ces deux journées et dire que la liste de présence était aussi longue que diversifiée. Le concept tel que lancé par le président de la république n?a pas encore de contours précis, et voilà qu?il devient déjà un fonds de commerce pour les mêmes trabendistes qui ont le monopole du marché à Constantine. La lutte acharnée, enclenchée depuis quelques semaines pour la prise en main du projet à Constantine, a déjà fait des victimes. L?histoire se répète et le spectacle continu.


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