Algérie

Youcek Boukella. Leader de l'ONB : Tout le monde était excité à l'idée de venir jouer en Algérie



Avant le Dimajazz en mai dernier à Constantine, l'Orchestre national de Barbès (ONB), qui vient de sortir un nouvel album, Rendez-vous Barbès, ne s'était jamais produit en Algérie. Youcef Boukella, bassiste, compositeur et leader du groupe, ne comprend pas cette situation. « Les organisateurs du Dimajazz nous ont contactés et les choses sont allées vite. Tout le monde était excité à l'idée de venir jouer en Algérie. Il y a bien eu des invitations par le passé, mais qui n'ont jamais abouti », nous a-t-il déclaré après leur passage au Dimajazz. Le bonheur d'être en terre algérienne a été largement démontré sur scène. Le jeune public, qui connaît peut-être moins Youcef Boukella, ce vieux routier du groupe rock algérois T34, célèbre par des morceaux tels que Boualem El Far, semblait avoir des préjugés favorables sur la bande joyeuse de l'ONB, chef de file d'un métissage musical assez rare. Le groupe s'est montré généreux puisqu'il a interprété, en exclusivité, quatre morceaux de son nouvel album dont Sidi Yahia, en genre alaâoui, Chkoun, composé par Mahdi Akseur. Un programme de tournées s'étale jusqu'au début 2011. Outre la France, l'ONB se produira en Suisse, en Belgique et en Tunisie. A l'ONB, tout le monde met la main à la pâte aussi bien pour la composition que pour les paroles. A la fin du spectacle, l'ONB a repris un classique gasba de Mohamed Mazouni qu'il a adapté à Constantine dans une sauce musette de Paris chanté par Ahmed Bensidhoum, habillé à la mode traditionnelle de l'ouest du pays.« Nous avons appelé Mazouni pour reprendre sa chanson. Il a apprécié l'idée », relève le leader de l'ONB. Le groupe n'a pas hésité à redonner vie à une chansonnette de grande mère, Khalti hlima, gadarmi be tahzima. « C'est une chanson de houl, interprétée également dans les stades », précise Youcef Boukella. Outre Ahmed, Mahdi et Youcef, l'ONB est composé de Taoufik Mimouni, Fatah Choggal, Kamel Tenfiche, Mustapha Mataoui, Michel Petry, Hafid Bidari, Khliff Miziallaoua et Emmanuel Le Houezec. « Aujourd'hui, chacun de nous part dans le studio pour travailler. On s'appelle et on s'échange les idées et les morceaux. Chacun ramène quelque chose de plus pour le groupe », a-t-il ajouté pour souligner « le mode opératoire » particulier de l'ONB. Le dernier album du groupe remonte à 2008, Alik. Cet album, qui soulignait le retour sur scène de l'ONB après une période de flottement de six ans, rendait hommage à Cheikh Mamachi dont il a repris Civlisé. Il a également puisé dans les « petits trésors » de Cheikha Remitti. Youcef Boukella aime bien rappeler les conditions de la naissance de l'ONB. « En 1995, nous voulions faire quelque chose de maghrébin. La scène parisienne était dominée à l'époque par le raï, le kabyle ou le marocain. Nous avons introduit le rock, reggae, châabi et l'afrobeat », a-t-il souligné. Il dit encore ne pas comprendre l'immense succès de Chachra laâbine el baroud, indémodable depuis sa sortie en 1996. Cette chanson a été « réactualisée » par cheba Zahouani dans les années 1980 après avoir été interprétée par Cheikha Remitti.


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