Algérie

Youcef Yousfi assène ses vérités et tente la conciliation avec le privé


Youcef Yousfi assène ses vérités et tente la conciliation avec le privé
Pour le ministre de l'lndustrie et des Mines, Youcef Yousfi, qui a également parlé sous sa double casquette d'ancien ministre de l'Energie, évoquant les indicateurs du marché pétrolier, est longuement revenu devant les membres du FCE sur les principales réalisations de son secteur au cours de ces dernières années.Il a noté que les projets réalisés et ceux en cours permettront à l'Algérie de réduire ses importations dans plusieurs secteurs.
De même qu'il a parlé d'innovation. Autant d'éléments qui permettront, selon l'invité du FCE, au pays, de relancer son économie et de faire face à la crise. Une crise différente, de l'avis du ministre, de celle de 1986. Pourquoi ' «Parce qu'entre-temps, l'industrie algérienne a évolué», répondra-t-il. Comment '
«Je crois que la situation est différente même s'il y en a qui préfèrent attendre en comptant et dire qu'on n'a pas de dettes et qu'on a un peu de devises. Je crois que la situation est différente parce que notre niveau de développement est meilleur, le niveau de technicité est différent, le niveau d'infrastructures est différent et nous avons une agriculture qui n'a rien à voir ce qu'elle était dans les années 80.
Ce sont des éléments qui nous confortent et qui nous donnent de l'espoir. Je le rappelle, nous avons une industrie qui émerge et pour certains produits, nous nous dirigeons vers l'exportation dans deux ans trois ans», résumera le ministre, qui semblait confiant quand à l'avenir de son secteur, appelant le privé à participer dans cette course au développement. «Si le privé a les capacités de participer, il est le bienvenu. Rien n'empêche à ce que les entreprises privées participent dans l'exploitation des richesses minières, par exemple.»
Les industriels appelés à se débrouiller pour la gestion du foncier
Le plus important, de l'avis du ministre, est de détecter les vrais problèmes, à l'image du foncier qui revient à chaque fois, selon Kamel Moula, P-DG de l'entreprise Venus, spécialisée dans la production des cosmétiques. «Malgré la bonne volonté du gouvernement et les avancées en termes de textes, le problème tarde à être réglé.
On ne peut parler d'avantages si la question primaire du foncier n'est pas prise en charge. Aujourd'hui, l'opérateur économique est investir pour un terrain qui coûte 80 000 à 100 000 DA. Je pense que c'est une aberration d'investir des sommes colossales dans ce cadre.» Répondant à cette préoccupation, le premier responsable du secteur est allé à contresens de ce qu'avait proposé Sellal aux opérateurs lorsqu'il était à la tête du gouvernement. Il y a eu, pour rappel, le fameux programme de réalisation de 48 parcs industriels qui a fait couler beaucoup d'encre.
Mais, à l'ère de la crise, les pouvoirs publics se désengagent de ce dossier et accordent totalement la réhabilitation et la gestion des zones aux opérateurs économiques. Surtout que l'aménagement, selon une première estimation du ministre, coûterait 500 milliards de dinars. «Est-ce que vous allez mettre la main à la poche '», a demandé le ministre aux patrons du FCE, soulignant que ce dossier est sa première priorité depuis son arrivée au ministère. «Réfléchissez, faites des calculs et étudiez la question. Vos propositions seront étudiées.
En attendant, ce sont les walis qui assureront l'aménagement», leur a-t-il dit, s'engageant par ailleurs à récupérer les terrains non exploités, même si l'opération s'annonce de longue haleine. «Pour le moment, une chose est sûre, les zones industrielles sont à vous. Débrouillez-vous pour les réhabiliter», a encore lancé le ministre aux membres du FCE.
Et de préciser que ses services ont recensé pour l'heure pas moins de 2000 ha de foncier au sein de ces zones qui ne sont pas exploitées et que le projet de loi de finances pour 2018 propose de taxer les terrains inutilisés. «Une manière d'inciter leurs occupants à les exploiter», dira-t-il.
«La crise, un catalyseur, un aiguillon»
Or, ajoute-t-il, certains terrains ont été cédés et ils sont la propriété des opérateurs. «La Constitution ne nous permet pas de saisir le foncier appartenant à un opérateur», explique le premier responsable du secteur.
Pour ce qui est du foncier concédé, il a indiqué que les procédures de saisie passent par la justice et peuvent se révéler très longues. Abordant le dossier de la réhabilitation des zones industrielles, Youcef Yousfi a indiqué que l'Etat se retire de la gestion de ces zones et qu'il appartient aux opérateurs économiques qui en bénéficient de prendre part à leur réhabilitation. «Les zones industrielles sont à vous. Débrouillez-vous pour les réhabiliter et à assurer leur maintenance», lancera-t-il aux patrons, les invitant à s'organiser dans ce cadre et saisir la crise pour relancer l' économie. «La crise peut être un catalyseur et un aiguillon pour développer notre économie. Qu'on se mobilise tous, et en premier lieu les entreprises. Qu'on s'organise.
Qu'on détecte les vrais problèmes qui constituent des obstacles objectifs. Une fois détectés, on pourra les résoudre et surtout il faudrait qu'on se mette au travail et qu'on ne se contente plus de la rente, qu'elle soit directe ou de situation», poursuivra Yousfi affichant en conclusion une note d'optimisme. «Je suis profondément persuadé que nous avons les moyens pour nous pousser à décoller économiquement et définitivement. Au niveau de l'entreprise, vous savez ce qu'il vous reste à faire.» Un SOS qui en dit long sur la situation économique du pays.
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