Algérie

Youcef Merahi, SG du Haut Commissariat à l'Amazighité


Youcef Merahi, SG du Haut Commissariat à l'Amazighité
«L'enseignement de tamazight en net recul à l'échelle nationale» L'enseignement de tamazight est en net recul ces dernières années en Algérie, a relevé, lundi à Tizi Ouzou, le secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité (HCA) lors d'une table autour de l'enseignement de cette langue nationale, organisée dans le cadre des festivités du 33e anniversaire du 20 Avril, communément appelé Tafsut imazighen.
M. Merahi a mis en avant les caractères, au départ, expérimental et facultatif de l'enseignement de tamazight, l'absence de formateurs (formation), le préalable de demande sociale, et la problématique de la transcription de cette langue, ou polygraphie, pour justifier cette perpétuelle régression. Même si, a-t-il noté, sur le plan statistique, cet enseignement a connu une évolution en terme d'effectifs d'apprenants de cette langue depuis son introduction, en 1995, dans le système éducatif. «Si en 1995 le nombre d'élèves qui bénéficiaient de l'enseignement de cette langue, devenue nationale en 2002, sur la base, a-t-il dit, d'un strapontin constitutionnel, était de 37 000 pour la plupart localisés dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, à la rentrée scolaire 2012/2013, le nombre d'apprenants est passé à 240 000, encadrés par 1 427 enseignants contre 233 en 1995, ceux ayant ayant bénéficié d'un stage de formation de trois mois à Alger (promotion Mouloud Mammeri)», fait-il observer . Sur ce nombre d'apprenants recensé à la précédente rentrée des classes, environ 70% d'entre ces élèves sont issus des wilayas à forte conscience identitaire, Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, le reste est localisé dans huit autres wilayas, a poursuivi le secrétaire général du HCA qui a déploré qu'à Alger, vitrine du pays, seulement 47 élèves suivent l'enseignement de cette langue. En fait, a-t-il indiqué encore, «le dossier enseignement de tamazight, a été, dès le départ, géré d'une manière bureaucratique». M. Merahi en veut pour preuve l'absence d'une stratégie d'anticipation chez les responsables du secteur à même de promouvoir l'enseignement de cette langue. «Tamazight est à la périphérie de la décision politique. Tamazight n'a pas de statut dans son pays, l'Algérie. Tamazight est orpheline.» Et d'annoncer que l'institution qu'il dirige, le HCA, saisira par écrit la commission nationale chargée d'élaborer un avant-projet de révision de la Constitution à l'effet d'inclure dans la mouture l'officialisation de tamazight. Enfin, s'exprimant sur la problématique de la transcription de cette langue, l'intervenant pour qui le latin reste un choix pragmatique, a soutenu que «techniquement, ni le caractère arabe, ni le tifinagh ne peuvent prendre en charge l'écriture de tamazight».
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