Youcef Bouchouchi dans un nouveau film sur la décennie noire Le film est actuellement en tournage à Alger et au Sud

Ecrit avec subtilité, le scénario laisse entrevoir, autour de ce film, toute la complexité humaine et sociale que recouvre la décennie noire. Le réalisateur montre à quel point, dans certaines régions, dans certaines bourgades, la réalité de la violence et la spirale de l'horreur s'étaient imposées à tous avec une insoutenable cruauté. La décennie noire, rappelle Youcef Bouchouchi, a causé la mort de plusieurs personnes en Algérie. Interprété avec talent par Ahmed Benaïssa et Mohamed Adjaïmi, le film parvient à éviter toute vision trop simpliste sans pour autant édulcorer la responsabilité des assassins et de leurs complices. Le cinéaste pose un regard nécessaire sur cet épisode sombre de l'histoire. Pour lui, la problématique abordée est trop grave, trop ancrée dans le débat public pour que le film soit perçu comme une simple fiction. Le réalisateur démontre, implicitement, un malaise social qui existe. « Derrière ces évocations, je vois les frustrations de ces personnages. On se reconnaît. » Youcef Bouchouchi a débuté à la Radio et Télévision algérienne (RTA) en 1963 en qualité de caméraman puis journaliste. Sa première 'uvre est « Salim et Salima », un film qui raconte l'histoire des orphelins de la Guerre. Puis, il réalise un film social « Qui est comptable ' » ainsi que plusieurs autres longs métrages. Pour rappel, Youcef Bouchouchi avait réalisé le film « Le prix de la liberté ». Ce film a été relooké de façon à lui donner un timbre particulier, c'est-à-dire que Youcef Bouchouchi avait supprimé le côté archive de la projection. Le cinéaste a donc reconstitué l'histoire de l'Algérie durant la période coloniale. Ce film a été produit dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe 2007 ». Il a été tourné à la prison Serkadji, à Bejaïa et Bou Saâda. Même si le film se rapproche du genre documentaire, c'est un long métrage qui revient sur les atrocités, les actes barbares et les humiliations que l'armée française a, dès les premiers jours de l'invasion, fait subir aux Algériens, dont lui est témoin et acteur aussi étant donné qu'il est moudjahid.