Algérie

Yennayer dans le Hodna, d'autres traditions mais une même convivialité



Yennayer dans le Hodna, d'autres traditions mais une même convivialité
La célébration de Yennayer, le nouvel an amazigh, dans la wilaya de M'sila, au c'ur du Hodna, remonterait au temps des Sanhadjas, ces tribus berbères qui ont eu une influence majeure sur l'histoire de l'Algérie, mais aussi de la Mauritanie, du Maroc et de l'Espagne.Dans les localités méridionales de la steppe du Hodna, la première nuit du nouvel an amazigh, coïncidant avec le 10 janvier, est encore appelée par les plus âgés ?'El Fettacha (la fouineuse) car l'on croit qu'elle (la nuit incarnée) pénètre dans toutes les maisons pour les fouiller minutieusement d'où, dit-on l'obligation d'arranger la demeure, cette nuit-là, pour qu'elle paraisse avenante et accueillante.Selon cette vieille croyance, lorsque la famille ?'visitée donne à ?'El Fettacha l'impression de vivre dans l'aisance, c'est toute l'année qui débute qui sera opulente. Mais si le foyer est mal tenu et misérable, c'est la disette qui régnera, assure Mme Aldjia B. (80 ans).Son époux, Bachir, affirme de son côté que tous les enfants doivent recevoir, à l'avènement de Yennayer, de la menue monnaie pour leur assurer richesse et avenir radieux.La seconde nuit de l'année nouvelle est appelée ?'hadjouza . Elle est traditionnellement marquée par la préparation, pour le déjeuner, de la ?'Derza un plat à base de fines feuilles de semoule que l'on recouvre d'une sauce dont l'ingrédient principal est le potiron, une plante potagère abondante en cette période de l'année.Le soir, les ménagères concoctent le ?'Cherchem , un mets fait de grains de blé cuits à la vapeur, tandis que le lendemain, les femmes confectionnent un nouvel ?'tadjine (plateau rond en terre cuite servant à la cuisson de la galette) aménagent un nouvel lieu de cuisson et changent les trois ?'m'nasseb (pierres entourant le feu de la cuisson).Ce faisant, la ménagère ne cesse de répéter, en manipulant les trois pierres ?'enti messaâda pour la première, ?'enti messaouda pour la seconde et ?'enti oum saoud, bach idjina errezk min koul oud en déplaçant la troisième (tu es fortunée, tu es heureuse, tu es la mère de toutes choses heureuses et le bien nous viendra de toutes parts).Au diner, l'on prépare un couscous à la viande de mouton ou de poulet de ferme en prenant bien entendu de le cuire au c'ur des trois ?'m'nasseb . Les plus âgés se souviennent également qu'à cette occasion, l'on tenait aussi à changer de lieu pour la tente, à aménager un nouvel enclos pour les troupeaux, à porter des habits neufs et, pour les plus aisés, sacrifier des moutons et en distribuer la viande aux pauvres.Toutes ces petites choses de la vie, au-delà de leur caractère festif, permettent de réunir toute la famille, grands et petits, autour de bons plats du terroir et prouvent surtout que Yennayer n'est pas l'affaire d'une ou de plusieurs régions du pays, mais de toute l'Algérie.




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