Publié le 11.01.2023 dans le Quotidien l’Expression
Par Ikram Ghioua
Le dîner du 1er jour de Yennayer est avant tout une fête qui évoque les premières manifestations connues de la civilisation berbère.
L’antique Cirta renoue avec son histoire millénaire
À l'instar des autres wilayas d'Algérie, Constantine s'apprête à célébrer la nouvelle année amazighe. Il s'agit de Yennayer 2973 qui coïncide chaque année avec le 12 janvier. Pour la circonstance, diverses activités culturelles et artistiques sont au programme au niveau de toute la wilaya. C'est ainsi qu'une Qaâda avec des histoires issues du patrimoine amazigh sous le thème «Avava Inouva» se tiendra à la salle Ahmed Bey de Constantine. Un évènement accompagné par des activités divertissantes et musicales en faveur des enfants afin de les initier et leur expliquer le sens de la célébration de Yennayer. Une manière de nourrir et de renforcer le sentiment d'appartenance à la nation algérienne unie et unifiée. Dans ce même cadre et selon la directrice du complexe culturel Malek Haddad, Amira Diliou, son département prévoit l'inauguration de la ville antique sous le slogan «l'hospitalité de Qirtan», (fi rihab kirtan). Il y aura également l'inauguration de la fresque murale «notre prolongement dans l'Histoire» en parallèle à des expositions archéologiques et patrimoniales traçant la richesse culturelle en Algérie, entre autres le kabyle, le chaoui, le targui et le m'zab. La même responsable a également souligné l'organisation d'une fête au Zénith de Constantine au profit des familles.
Le même programme est prévu dans les 12 communes de Constantine. Cette année, Yennayer coïncide également avec le CHAN (championnat d'Afrique des nations). Un double évènement ayant contraint les autorités locales et les associations à caractère culturel à redoubler d'efforts pour fêter le Nouvel An amazigh en multipliant les activités culturelles et artistiques et permettre aux visiteurs de découvrir cette fête historique. En famille, les Constantinois partageront la veille un bon repas à base de couscous et volaille. Un dîner réunissant petits et grands pour symboliser la richesse de l'année. On raconte que le Nouvel An berbère, perpétue pour les Constantinois, le rituel d'une histoire liée à une «chèvre légendaire». Cette chèvre, toute contente de ne pas avoir été trop malmenée par le froid glacial, ni emportée par les crues hivernales de Yennayer, correspondant à une bonne partie du mois de janvier, avait suscité l'ire de ce dernier. Fâché devant l'air narquois du caprin qui l'avait traité, à son ultime jour, «d'incapable de lui causer du tort», Yennayer lui avait juré «d'emprunter une journée auprès de son frère Fourar». La chèvre, dit-on, «se remit à trembler de froid et eut peur d'être emportée par des eaux en furie».
Le dîner du 1er jour de Yennayer est avant tout une fête culturelle qui évoque, selon certains, les premières manifestations connues de la civilisation berbère, au temps de l'Égypte ancienne. Yennayer prendrait naissance, il y a maintenant 2973 ans, le jour de l'accession, en l'an 950 av. J-C. d'un Berbère, Chechnaq 1er (Cesnaq en tamazight), au trône de l'Égypte antique. Les Constantinois sont très ambitieux pour cette fête qui reflète en partie leur identité berbère. Il est évident de mettre en avant ce patrimoine culturel et historique à travers les différents rituels de célébration du Yennayer et sa diversité culturelle. À noter également que la salle des expositions Ahmed Bey accueillera aujourd'hui aussi une journée dédiée à Yennayer et ce, à partir de 13h. Au programme: animation musicale, exposition et célébration patrimoniale.
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Posté Le : 11/01/2023
Posté par : rachids