Yennayer à Tizi Ouzou L’écrivain-chercheur Mohamed Dahmani honoré

Publié le 11.01.2024 dans le Quotidien l’expression

C'est un très long parcours, riche en recherches et en production intellectuelle et livresque, inhérente, en grande partie, au patrimoine culturel amazigh, qui a été honoré avec l'hommage rendu mardi au professeur Mohamed Dahmani, dans le cadre des festivités de Yennayer. La Maison de la culture Mouloud-Mammeri a abrité une émouvante cérémonie au cours de laquelle le professeur Dahmani a été honoré pour tout son travail en faveur de la préservation et de la promotion du patrimoine culturel amazigh. Un chantier qu'il a commencé il y a plusieurs décennies et qu'il n'a cessé de mener inlassablement à ce jour. Une trajectoire couronnée par des livres mais aussi par une collection d'objets de l'artisanat authentiques, constituée de pas moins de 40 000 pièces! L'hommage au professeur Dahmani a eu lieu en présence de nombreux écrivains dont Hacène Halouane, Djamel Laceb, Hamid Bilek ainsi que de nombreuses personnalités culturelles, mais aussi et surtout des collègues du professeur à l'université Mouloud-Mammeri, dont ceux du département d'économie. Mohamed Dahmani a exprimé toute sa gratitude mais aussi son émotion suite à cette attention qui lui a été apportée par la direction de la Culture et des Arts de la wilaya de Tizi Ouzou, ses confrères, amis et collègues. Mohamed Dahmani a enseigné pendant plusieurs décennies à l'université de Tizi Ouzou, dont il est l'un des piliers, surtout le département d'économie.

Promotion du patrimoine culturel amazigh
Il est l'auteur, avec Jean-Bernard Moreau, du livre «Les symbole de fertilité des poteries berbères d'Algérie» (éditions Achab). Le même auteur-chercheur a publié l'ouvrage intitulé: «Tazeqqa, des origines à son extinction» sur la maison traditionnelle de Kabylie. Le tout récent livre de Mohamed Dahmani, paru chez la même maison d'édition (Achab) est: «Tichradh, tatouages, de leur genèse à leur extinctions». Dans le domaine de sa spécialité, Mohamed Dahmani a publié, depuis 1979, «L'Algérie: légitimité historique et continuité politique», «L'occidentalisation des pays du Tiers-Monde: mythes et réalités», «Les modèles de développement dans l'impasse, «Planification et aménagement du territoire: Théories et pratiques», «Economie et société de la Grande Kabylie», «Atlas économique et social de la Grande Kabylie», «Tizi Ouzou: Fondation- Croissance- Développement» et «Algérie et Modernité». Il y a lieu de souligner que les écrivains qui sont auteurs de livres inhérents à la culture et à la langue amazighes sont à l'honneur depuis trois jours dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Parmi les auteurs qui dédicacent leurs ouvrages, dans le cadre de la célébration de Yennayer, on pourrait citer: Zohra Lagha (pour son roman «Temddit n wass», Mhand Douik (Le dernier manuscrit), Arezki Selmi (Chfawat), Belkacem Guerbas (dictionnaire Français Tamazight), Omar Kazi-Tani (Le mythe et la symbolique au service du patrimoine), Ounissa Nait Abdelaziz (Ayen yuran), Kamel Bentaha (Ucen du meksa, Tamachahuts n tsekkurt), Ahmed Nekkar (Yugar ucherig tafawets et Azetta n tissist).

Célébration de Yennayer: riche programme
Le programme de la célébration de Yennayer pour aujourd'hui, jeudi 11 janvier, consiste en la tenue d'une table ronde sur la valorisation du patrimoine traditionnel et la formation aux métiers de l'artisanat et développement local. La rencontre sera animée par Horia Ait Sidhoum (enseignante à l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa), Nacer Talen (enseignant à la même université) et Ameziane Ferguène (auteur et enseignant chercheur à Grenoble-Alpes). Quatre productions cinématographiques seront projetées aujourd'hui également à la cinémathèque de Tizi Ouzou et à la salle Djurdjura. Il s'agit de: «Fadhma Nsoumer» de Belkacem Hadjadj, «Cheikh El Hasnaoui» de Abderrezak Larbi Cherif, «Azetta et le musée» de Djamel Bacha ainsi que «La montagne de Baya» du regretté Azeddine Meddour.
Aomar MOHELLEBI