Algérie

Yémen : Un gouvernement d'entente nationale dans deux jours


«Selon mes informations, le gouvernement devrait être annoncé aujourd’hui (dimanche)», a déclaré à la presse le vice-ministre sortant de l’Information, Abdou Janadi. «Le gouvernement sera formé dans les deux prochains jours», a pour sa part déclaré Michele Cervone d’Urso, ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Sanaa, très impliqué dans la médiation entre le gouvernement et l’opposition.
Le cabinet de Mohamed Basindawa, un membre de l’opposition, doit comprendre autant de ministres de l’opposition que du parti du président Ali Abdallah Saleh. Fruit de l’accord sur une transition politique signé le 23 novembre, il est appelé à gérer les affaires du pays pendant la période intérimaire précédant le départ du président Saleh en février 2012. Michele Cervone d’Urso a estimé que le gouvernement est aussi prioritaire que la formation d’une commission militaire, prévue par l’accord politique pour restructurer les forces de sécurité et retirer les armes des rues. Cette structure devrait être formée également dans les deux prochains jours, a déclaré le diplomate européen en se félicitant du retour au calme à Taëz, deuxième ville du pays, où les affrontements entre opposants et armée ont fait 31 morts en quatre jours.  Outre la violence, le diplomate européen a estimé que l’accord politique est menacé par ceux qui veulent «saboter» cette entente et souligné l’importance d’y faire adhérer les jeunes manifestants, les rebelles chiites dans le nord et les séparatistes dans le sud du pays.  
Les contestataires toujours en colère
Pour les milliers de jeunes contestataires, dont le sit-in dure depuis des mois à Sanaa, la «révolution» est loin d’être terminée malgré l’accord de transition conclu entre le président yéménite Ali Abdallah Saleh et l’opposition.
Une partie de ces jeunes qui ont déclenché le mouvement de protestation contre le chef de l’Etat en janvier dernier, accuse les partis traditionnels de l’opposition à forte connotation tribale, d’avoir récupéré leur mouvement pour avoir une part du gâteau.
Pour eux, les principales revendications des manifestants consistent à ne pas accorder l’immunité au président Saleh, la chute de tous les symboles du régime et l’instauration d’un Etat moderne. Or cet accord, signé le 23 novembre à Riyad, accorde l’immunité au chef de l’Etat et à ses proches. Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978, demeure président à titre honorifique pour une période de trois mois, au cours de laquelle le pouvoir doit être assumé par son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi. Des milliers de jeunes continuent à passer la nuit sur la «place du Changement», à Sanaa. Leur colère ne s’est pas calmée après la signature de l’accord de transition. «Nous poursuivons notre sit-in, car nous sommes convaincus que Saleh n’appliquera pas l’accord de transfert du pouvoir», a affirmé Khaled Al Assal, un des meneurs du mouvement de contestation. Khaled Al Madani, responsable du groupe des jeunes de la rébellion zaïdite chiite participant au sit-in, a accusé l’opposition d’avoir «détourné la révolution et trahi le sang des martyrs, afin d’avoir sa part».
«Les partis de l’opposition parlementaire ont une base populaire réelle au Yémen, sans laquelle la contestation n’aurait pas pu se poursuivre», a relevé l’analyste Fares Al Saqqaf, directeur du Centre des études de l’avenir à Sanaa. «Ces partis savent bien que c’est le mouvement de ces jeunes qui a poussé le président Saleh à signer l’accord. Les jeunes constituent par conséquent une réserve stratégique sur laquelle s’appuieront les formations politiques pour faire pression sur le Président, afin qu’il applique l’accord», a-t-il observé.
 
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