«Une chance de plus que nous donnons aux terroristes». Les Etats-Unis, qui sont officiellement en guerre contre le terrorisme depuis les attentats du 11 septembre 2001, craignent un retour des émules d'Oussama ben Laden, au Yémen, le parent pauvre de la péninsule arabique. «Â Nous sommes inquiets de voir al Qaïda et d'autres groupes essayer de profiter d'un vide politique en cette période de violences », reconnaît Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche. Selon Washington Post, édition du 26 mars, l'Aqpa (al Qaïda dans la péninsule arabique) serait près d'organiser un attentat. Washington, qui ne sait plus quoi faire avec Ali Abdallah Saleh, son allié contre le terrorisme, redoute, comme Sanaâ, un chaos si le président yéménite venait à àªtre contraint de partir. D'où son empressement à envoyer à Sanaà en pompiers les pays du Golfe sous la houlette de l'Arabie Saoudite qu'al Qaïda a désignée comme cible. Elle redoute les mêmes effets en Libye, véritable courroie de transmission entre la poudrière du Proche-Orient et le Sahel où l'Aqmi (al Qaïda au Maghreb islamique), active déjà depuis des années. Selon Mark Toner, porte-parole du département d'Etat, Aqmi pourrait profiter de la confusion actuelle en Libye pour piller les arsenaux du colonel, notamment les missiles sol-air portables SA-7, récupérer une partie des armes distribuées par la coalition à l'opposition et racheter des armes volées. « Nous avons exprimé très clairement nos préoccupations à l'opposition libyenne qui a promis de les prendre en charge », dit-il. L'amiral James G. Stavridis, commandant les forces américaines en Europe (US Eucom) s'en est fait l'écho de cette menace devant le Sénat. Il a admis l'existence de « signes » d'une présence d'al Qaïda. Avant lui, Gene Cretz, l'ambassadeur américain à Tripoli, a reconnu que l'Aqmi était «Â un danger pour la région ». «Â Dès le début, lorsque j'ai rencontré les représentants du Conseil libyen de transition, ils m'ont indiqué àªtre conscients de l'éventuel problème qui pourrait surgir avec l'Aqmi qui pourrait tenter de profiter de la situation », dit-il. Aujourd'hui, personne ne peut exclure cette «Â éventualité ». Comme le reste de la communauté, notamment des pays de la région, les Américains ont peur de retrouver ces engins de la mort au Sahel, au Proche-Orient en Europe ou chez eux. «Â Ce qui se passe en Libye peut àªtre considéré comme une chance de plus que nous donnons aux terroristes », avait prévenu, le 24 mars dernier, Mourad Medelci.
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Posté Le : 05/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Boukrine.
Source : www.horizons.com