Algérie

Yémen : Le président Saleh s'accroche au pouvoir



«La réunion du Conseil de sécurité a été reportée au 28 novembre à la demande des protagonistes», a déclaré à l’AFP l’émissaire de l’ONU, Jamal Benomar, arrivé le 10 novembre à Sanaa et qui a prolongé sa mission.  Le Conseil de sécurité avait adopté à l’unanimité, le 21 octobre, une résolution condamnant les attaques menées contre les manifestants par les forces gouvernementales, apportant leur soutien au plan du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui prévoit le départ du président Saleh. Un dirigeant de l’opposition a affirmé que «le report est intervenu à la demande du régime qui cherche à gagner du temps et à désorienter les médiateurs».  Malgré des manifestations quasi-quotidiennes contre son régime depuis janvier, le président Saleh refuse de signer le plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe en consultation avec les Etats-Unis et l’Union européenne (UE). Selon le dirigeant de l’opposition, Jamal Benomar, et les ambassadeurs à Sanaa des cinq membres permanents du Conseil de sécurité «mènent depuis samedi des contacts tous azimuts avec les autorités et l’opposition pour rapprocher leurs positions».  Mais «ces efforts butent sur le transfert des prérogatives du chef de l’Etat au vice-président, Abdellah Saleh insistant à garder certaines de ces prérogatives jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée», d’après lui.  Samedi, le président Saleh, au pouvoir depuis 1978, a affirmé qu’il confierait le pays à l’armée s’il venait à quitter le pouvoir. Pour sortir de l’impasse, l’émissaire de l’ONU a lors d’une précédente mission soumis aux parties un mécanisme d’application qui prévoit notamment un transfert de pouvoir au vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi et une restructuration des forces armées et de sécurité, dirigées par des proches du Président. «L’ambassadeur américain Gerald Feierstein a présenté samedi une nouvelle proposition pour aller de l’avant avec le mécanisme d’application», a indiqué l’opposant sans plus de détails. Un diplomate occidental a indiqué pour sa part que les médiateurs tentaient de négocier un accord entre Abdallah Saleh, son fils Ahmed, commandant de la Garde républicaine, et leurs deux principaux adversaires, à savoir le général Ali Mohsen Al Ahmar, rallié à la contestation, et le dignitaire tribal cheikh Hamid Al Amar, dirigeant du parti islamiste d’opposition Al Islah. Les hommes du général Ahmar et du cheikh Amar sont déployés massivement à Sanaa et des combats les opposent par intermittence aux unités fidèles au Président. Selon ce diplomate, un tel accord est l’un des trois scénarios possibles au Yémen. Le deuxième est le maintien du statu quo actuel, qui «sert les seigneurs de la guerre, qu’ils soient dans le pouvoir ou dans l’opposition», la dernière option possible étant «un glissement du pays vers la guerre, Abdallah Saleh étant convaincu qu’il a l’avantage militaire», a-t-il estimé. 


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