Algérie

Yémen : l'autre poudrière du Proche-Orient Terrorisme d'Al-Qaïda, séparatistes sudistes et réformes politiques qui piétinent


Yémen : l'autre poudrière du Proche-Orient                                    Terrorisme d'Al-Qaïda, séparatistes sudistes et réformes politiques qui piétinent
Le Yémen se débat depuis des mois dans une crise multidimensionnelle que le départ de son ancien président, Ali Abdallah Saleh, au bout de 32 ans de règne, n'a pas réglée. La destitution de l'ancien chef d'Etat yéménite, suite à une révolte populaire qui a duré près d'un an en 2011, a fait remonter à la surface tous les problèmes politico-ethniques et religieux, empêchant ainsi les réformes politiques de s'accomplir dans les délais voulus. En effet, l'armée demeure divisée entre les partisans et les opposants à l'ancien président, qui a toujours des fidèles au sein des hautes sphères du ministère de la Défense yéménite. A noter que son fils, qui commande une division de la Garde républicaine, a tenté mardi de prendre d'assaut l'immeuble du ministère de la Défense mais l'attaque a été repoussée et plusieurs assaillants ont été arrêtés. Cette démonstration de force qui n'est pas la première à être menée par les fidèles de Saleh, constitue un exemple du climat d'instabilité qui règne au niveau de l'ensemble de l'ossature de l'Etat yéménite. Les rivalités ethniques ne sont pas étrangères à toute cette agitation qui secoue au plus haut point le Yémen et qui empêche les réformes politiques promises de s'accomplir dans le calme et la sérénité. La restructuration de l'armée est l'un des défis du nouveau gouvernement de transition. Outre cette question de la réforme de l'armée, il y a la menace islamiste qui est représentée par la nébuleuse islamiste Al-Qaïda. La branche locale, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique, a profité de la fragilité de l'Etat yéménite pour s'implanter dans le sud du pays et recruter davantage de djihadistes parmi les populations les plus démunies et les plus lésées du temps de Saleh. Le soutien implicite des Etats-Unis pour le maintien d'Ali Abdallah Saleh était d'ailleurs justifié par cette lutte contre Al-Qaïda qui a réussi à prendre le contrôle de plusieurs régions, commettre de nombreuses embuscades contre l'armée et prendre d'assaut plusieurs casernes dans les zones isolées. Les autorités de Sanaa ont réussi toutefois à enregistrer quelques victoires, mais la bataille n'est toujours pas définitivement gagnée. Dans cette instable région du Sud, le Yémen doit aussi gérer le problème des séparatistes sudistes qui veulent revenir au statut d'avant l'unification, au début des années 1990. Ce qui était le Yémen du Sud a été victime d'une marginalisation politique, économique et sociale qui a poussé les Yéménites du Sud à revoir leur choix. Le comportement du régime de Saleh qui avait privilégié la répression au dialogue et l'exclusion au développement équitable du territoire a radicalisé la position des sudistes qui manifestent régulièrement pour l'indépendance de leur pays, l'ancien Yémen du Sud. Le départ d'Ali Abdallah Saleh n'a rien entamé de leur volonté et détermination à se construire un autre destin que celui voulu par Sanaa. Donc, rien n'exclut le recours à la lutte armée de la part des sudistes qui semblent attendre le moment propice pour passer à l'action. La présence d'Al-Qaïda semble toutefois être un écueil pour eux. Car le même scénario que celui du Mali, dans le Sahel, risque de se reproduire dans le Yémen du Sud. Ce magma de problèmes que le gouvernement de transition doit gérer avec prudence risque en fait d'exploser à n'importe quel moment. C'est pourquoi les pays voisins du Yémen, notamment l'Arabie saoudite, s'impliquent activement dans le processus des réformes politiques à Sanaa pour éviter toute éventuelle contamination de toute la péninsule alors que la crise politique yéménite qui a dégénéré en guerre civile ne trouve toujours pas son issue.
L. M.
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