Le Parlement a accordé samedi au président Saleh, qui a accepté de renoncer au pouvoir en vertu d'un accord sur une transition politique conclu le 23 novembre à Riyad, «l'immunité totale contre toute poursuite légale ou judiciaire». Il a également entériné la candidature unique du vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi à l'élection présidentielle prévue le 21 février. Le Parlement a dû amender le projet de loi, la version initiale étant vivement contestée par la rue et des organisations non gouvernementales (ONG). En vertu de la nouvelle loi, les collaborateurs du président Saleh, au pouvoir depuis 1978 et accusé par les protestataires de corruption et de népotisme, bénéficieront de l'immunité «pour les actes politiquement motivés, accomplis dans l'exercice de leurs fonctions officielles». En revanche, l'immunité «ne s'applique pas aux actes terroristes».
L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Jamal Benomar, a critiqué samedi soir cette loi, soulignant le droit des «victimes» à réclamer des comptes. «La loi a été modifiée», mais «elle demeure en deçà de nos aspirations. L'ONU a une position de principe à l'égard de ce genre d'immunité absolue», a-t-il déclaré. Il a appelé à promulguer «une loi sur la justice et la réconciliation» qui permettrait «aux victimes de réclamer des compensations».
Un député de Saada, région du nord du Yémen théâtre depuis 2004 de violences entre l'armée du président Saleh et les rebelles zaïdites chiites, a affirmé qu'il est opposé à la loi votée samedi. «Nous avons eu 10 000 victimes dans le nord du Yémen au cours des six guerres. Nous ne pouvons pas renoncer à réclamer justice», a dit Abdel Karim Jadbane. Le président Saleh, actuellement président à titre honorifique, devrait quitter le pays dans les prochains jours, selon un responsable du parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG), Sultan Al Barakani. Ce dernier a indiqué samedi qu'il se rendrait d'abord à Oman, puis en Ethiopie, avant d'aller à New York se faire traiter pour des blessures subies lors d'une attaque contre son palais début juin.   Â
Selon des sources diplomatiques à Sanaa, le fils aîné du chef de l'Etat, Ahmed, commandant de la Garde républicaine, une unité d'élite, «se trouve au sultanat d'Oman afin d'y préparer la visite de son père». Oman, voisin du Yémen, a déjà accueilli en 1994 l'ancien vice-président et dirigeant sudiste yéménite Ali Salem Al Baid, contraint au cours de son séjour de 15 ans de s'abstenir de toute déclaration politique.
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Posté Le : 25/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : AFP
Source : www.elwatan.com