Algérie


Yémen
La capitale yéménite Sanaa a subi dans la nuit les raids aériens les plus violents depuis le début des bombardements de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites, ont rapporté mardi des habitants.Par ailleurs, deux camps de la Garde républicaine, fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh allié à la rébellion chiite des Houthis, ont été visés mardi matin par quatre raids à Dhaleh (sud du Yémen), et une épaisse colonne de fumée était visible au-dessus des sites, selon des témoins. Outre Sanaa, les raids aériens, qui se sont poursuivis jusqu'à 06H30 (03H30 GMT), ont touché des sites de la Garde républicaine et des positions de la DCA dans plusieurs régions du Yémen, selon des habitants. Nous avons vécu les raids les plus violents à Sanaa depuis le début jeudi de l'opération de la coalition baptisée Tempête décisive, a déclaré un habitant, Assem al-Sabri. De fortes explosions ont résonné toute la nuit. C'était horrible. Nous n'avons pas pu fermer l'oeil, a-t-il ajouté. Je n'ai jamais vécu des explosions aussi violentes, a également témoigné Amr al-Amrani, 30 ans, alors que la capitale connaissait dans la matinée un répit relatif. Tous les camps de la Garde républicaine autour de Sanaa, ainsi que l'aéroport de la capitale, ont été bombardés dans la nuit, a indiqué un autre habitant. L'objectif de la coalition, qui comprend une dizaine de pays arabes, est de dégrader et de détruire les infrastructures militaires des rebelles Houthis et de leurs alliés qui menacent de prendre le contrôle de l'ensemble du Yémen. La coalition a élargi ses opérations à plusieurs provinces du Yémen, dont celles de Mareb, près de Sanaa, Dhamar (centre), Hodeida (ouest), Taëz et Aden (sud), selon les témoignages d'habitants. Lors de son point de presse lundi soir, le porte-parole saoudien de la coalition, le général Ahmed Assiri, a implicitement admis la responsabilité de la coalition dans le raid qui a fait au moins 40 morts et 200 blessés lundi dans un camp de déplacés Al-Mazrak, au nord-ouest du Yémen. La coalition a été visée par des miliciens depuis une zone résidentielle et l'aviation de la coalition a dû répliquer en direction de la source des tirs, a-t-il dit, en réponse à une question sur une frappe contre le camp d'Al-Mazrak. Les Houthis cherchent à placer leurs forces parmi les habitants et la coalition fait tout pour éviter de faire des victimes parmi les civils, a-t-il cependant ajouté.Au moins 45 civils tués Au moins 45 civils ont été tués dans un raid aérien sur un camp de déplacés lundi au Yémen, au cinquième jour de la campagne militaire arabe menée par l'Arabie saoudite contre des rebelles chiites soutenus par l'Iran. Le camp d'Al-Mazrak, qui abrite des Yéménites déplacés par le conflit dans le nord-ouest du Yémen, a été touché lors d'un raid qui a tué 45 personnes et blessé 65 autres, selon un bilan provisoire de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui travaille dans ce camp. Ce bilan est le plus lourd, pour les pertes civiles, depuis le début jeudi dernier de l'intervention au Yémen d'une coalition de neuf pays arabes, menée par Riyad. Selon des témoins, des ambulances ont eu des difficultés à parvenir à Al-Mazrak en raison de bombardements de la coalition sur la route qui mène au camp. Ce dernier est situé à moins de dix kilomètres d'un camp militaire, selon des sources de l'administration locale. Le camp abrite depuis 2009 des Yéménites déplacés par le conflit entre les Houthis et le gouvernement central. Et 500 nouvelles familles y sont arrivées ces deux derniers jours, a indiqué Pablo Marco, chef du programme de Médecins sans frontières (MSF) pour le Moyen-Orient. Bombardements au nord d'Aden Une pression maximale a continué à être exercée lundi par la coalition sur les forces hostiles au président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a été conforté par les autres dirigeants arabes réunis en sommet ce week-end en Egypte. Ces derniers ont prévenu que l'intervention militaire se poursuivrait jusqu'à ce que les rebelles déposent les armes. L'objectif final de l'opération est de réinstaller un gouvernement légitime et de relancer le processus politique. Nous allons y arriver, a affirmé un diplomate du Golfe pour souligner la fermeté de la coalition. Lundi en fin d'après-midi, le nord de la capitale Sanaa était secoué par des déflagrations provoquées par de nouveaux raids aériens. Peu auparavant, un officier de l'armée loyaliste a indiqué que des colonnes de militaires, fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh allié aux Houthis, étaient visées au nord d'Aden par des bombardements aériens de la coalition et des tirs provenant de la mer. Ces bombardements, qui ont déjà fait 12 morts parmi ces combattants, visent à empêcher ces colonnes d'avancer sur l'aéroport international d'Aden, selon l'officier. Toujours dans le sud, à Daleh, huits civils ont péri dans des bombardements attribués par un responsable local à des forces de M. Saleh. Sept soldats alliés aux rebelles ont par ailleurs péri dans des tirs de forces paramilitaires en tentant d'attaquer l'aéroport d'Aden, selon un officier loyaliste. Au total, les combats à Aden ont fait une centaine de morts depuis jeudi. 500 Chinois évacués Entre-temps, le pays se vide des derniers étrangers qui ne l'ont pas déjà évacué. Pékin a ainsi annoncé avoir rapatrié en deux jours près de 500 Chinois qui étaient bloqués au Yémen. Parallèlement à l'offensive militaire, les forces hostiles au président Hadi, actuellement réfugié en Arabie saoudite, subissent également des pressions diplomatiques. Ahmed Ali Saleh, fils du président déchu, a ainsi été limogé de son poste d'ambassadeur aux Emirats arabes unis par le président Hadi à la demande d'Abou Dhabi, ont indiqué lundi des diplomates du Golfe. Ali Abdallah Saleh, président de 1978 à 2012, est considéré comme l'artisan de la montée en puissance des Houthis contre lesquels son régime avait pourtant mené six guerres. Il s'est allié à la rébellion, à la suite de son départ forcé du pouvoir il y a trois ans sous la pression de la rue et une médiation des monarchies du Golfe. Début mars, le parti de l'ex-président a organisé des manifestations à Sanaa pour demander que son fils Ahmed soit candidat à une élection présidentielle anticipée. Partis de leur fief à Saada (nord), les Houthis, issus de l'importante minorité zaïdite, ont déferlé sur Sanaa en septembre et conquis depuis de vastes régions dans le centre, l'ouest et le sud du Yémen.




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