Yasmina Khadra

«La décision d'annoncer ma candidature à l'élection présidentielle du 17 avril prochain n'était pas seulement une question de politique. C'était surtout une question morale, car j'étais vraiment très en colère contre le 3e mandat de Bouteflika», a précisé Yasmina Khadra, hier, lors de la vente-dédicace de son nouveau roman les Anges meurent de nos blessures, à la librairie Cheikh, au centre-ville de Tizi Ouzou.Dans le même contexte, il a révélé que la normalisation de la vie des Algériens est l'axe principal du programme de sa candidature pour le prochain scrutin. «L'Algérie s'acheminera dangereusement vers la voie de la violence s'il n'y aura pas un véritable changement», a-t-il martelé. «La notion de la qualité et la notion de la compétence n'existent pas dans notre pays», a-t-il aussi fait remarquer. «Si je deviens président de la République, je ne ferai qu'un mandat. Puis je vais me remettre à l'écriture. J'ai le courage de faire un véritable changement et sans concession avec les actuels décideurs. Je suis quelqu'un qui refuse de négocier avec les gens du pouvoir. Je connais profondément l'Algérie. On doit respecter notre peuple», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «Il y a des réseaux puissants contre moi parce que je ne suis pas un corrompu. Mais j'ai toujours pris des risques pour l'Algérie.»Par ailleurs, pour Yasmina Khadra, la décennie noire est «la plus triste histoire qui a frappé l'Algérie pour un mensonge». Sur un autre volet, et parlant de sa carrière, l'invité de la librairie Cheikh a estimé qu'il est le seul écrivain au monde dont les livres sont sur tous les supports culturels. «J'ai réussi à porter la littérature algérienne dans le monde où j'ai plus de sept millions de lecteurs. Je ne suis pas tombé d'un arbre. J'ai des références et mes romans sont inspirés des ?uvres de Mammeri, Feraoun, Kateb Yacine et surtout Malek Haddad qui a une grande souveraineté sur le verbe», a-t-il expliqué. «J'ai assuré aussi la direction du Centre culturel algérien à Paris pour permettre au talent de mon pays de s'exprimer», a-t-il dit.