Le militant associatif et activiste du Hirak à Béjaïa, Yanis Adjlia, vient de recevoir une autre convocation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Béjaïa, le jeudi 11 février prochain. C'est la 10e poursuite judiciaire dont il fait l'objet depuis sa sortie de la prison d'Oued Ghir, le 6 décembre de l'année écoulée.L'animateur associatif mis en cause est poursuivi, selon ses dires, par un promoteur immobilier local qui voudrait ériger un immeuble sur l'assiette de terrain jouxtant la cité CNS, à Nacéria, alors qu'un tel projet fait déjà l'objet d'une opposition citoyenne depuis plusieurs années.
En fait, ce sont les habitants de la même cité CNS, où réside le militant Yanis Adjlia, qui s'opposent à la réalisation dudit projet, tout en exigeant à ce que cette poche foncière soit réservée à l'aménagement d'un espace vert.
La genèse de cette affaire remonte, selon le militant incriminé, à la fin des années 80, lorsque ce morceau de terrain a été cédé à un ancien responsable des Domaines qui voulait y ériger une construction avec commerces. Néanmoins, les riverains n'avaient pas tardé à manifester leur opposition à une telle réalisation. La même assiette foncière sera, par la suite, rachetée par un promoteur immobilier privé qui ne tardera pas, lui aussi, à se heurter au même obstacle, puisque les résidents de ce quartier populaire ne lâchent toujours pas prise. Après un long bras de fer entre les deux parties antagonistes, l'affaire sera portée devant la justice.
Et à en croire les propos de l'activiste Yanis Adjlia, les habitants de la cité CNS ont fini par gagner la bataille judiciaire. "Et cette fois-ci, un nouvel acquéreur veut y construire des locaux commerciaux, et c'est de notre devoir de défendre cet espace qui fait partie des derniers espaces verts de notre ville", soutient le même militant associatif. Dans une déclaration de soutien à ce dernier, le Comité de défense des libertés (CDL) de Béjaïa s'interroge sur ce "retournement de situation", affirmant que "cette affaire est de nouveau déterrée et Yanis se retrouve derechef devant les tribunaux".
"Voulant probablement profiter de la nouvelle conjoncture marquée par un reflux du mouvement de contestation, les autorités seraient-elles tentées d'orienter la décision de justice en faveur du promoteur '", se demandent les membres du CDL de Béjaïa, tout en soulignant que "cette affaire de l'espace vert de la cité CNS concerne tous les citoyens de la ville des Hammadites qui suffoquent affreusement sous l'effet des constructions effrénées de promotions immobilières. De ce fait, ils devraient s'opposer fermement au bétonnage de leur cité".
KAMAL OUHNIA
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Posté Le : 31/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamal OUHNIA
Source : www.liberte-algerie.com