Algérie

« Yamna » séduit le public La générale de la pièce au théâtre Kateb Yacine de Tizi-Ouzou


« Yamna » séduit le public La générale de la pièce au théâtre Kateb Yacine de Tizi-Ouzou
Une pièce tirée du texte de Federico Garcia Lorca, adaptée par Bouziane Ben Achour et mise en scène par Mekiou Sakina dite Sonia, comédienne émérite et actuelle directrice du Théâtre régional d'Annaba. Ainsi, samedi dernier, le théâtre régional Kateb Yacine a fait le plein. Un plein de spectateurs qui en sont repartis subjugués par la prestation des jeunes acteurs du TRTO et surtout par la trame sociétale de cette 'uvre, dont la musique écrite par Djaffar Ait Menguelat qui s'adapte à ce nouveau genre musical, du fait qu'il en est à sa cinquième composition pour une pièce de théâtre ou un film. « Yamna » est en fait le destin tragique d'une femme sans descendance, dont le rôle est admirablement joué par Nacéra Benyoucef. Une femme modèle qui n'aspire qu'à une seule et unique envie, après deux années de mariage, avoir un enfant légitime, fruit de ses entrailles et de ses désirs avec son mari légitime Ferdi campé par Hocine Ait-Gueni Said. Yamna est sa seconde femme. Un mari hélas plus préoccupé par ses oliveraies et ses animaux que par le souhait ardent de son épouse. A travers son couple « Yamna » fait face à une société qui se refuse de faire face à certaines vérités. Une société où le règne de l'homme-mâle (et non l'homme moitié et confident) est fatalement, inégal, inéquitable, rétrograde. Un règne violent accoudé dans ses stérilités malhonnêtes, ses jugements hâtifs et ses hypocrisies connues de tous. Une stérilité que le mari a fini par avouer alors qu'il accusait sa femme d'adultère tel qu'il lui a été suggéré par Taos, la guérisseuse aussi bien joué par Aida Kechoud. Fidèle et surtout à l'honneur sans faille, Yamna se fait violence contre les préjugés d'une société impitoyable et ce désir des plus ardents de procréer comme toute femme qui voudrait fonder un foyer au sens large du thème. Poussé à bout par l'exigence de sa femme, Ferdi finira par avouer sa stérilité et le mal se trouve dans ses entrailles. D'ailleurs, le rideau tombera sur cet aveu qui tuera Ferdi d'une crise cardiaque après que sa femme l'a rejeté et toutes les autres femmes qui, de leurs cris, le reniaient. Jouée dans un arabe dialectal avec quelques répliques en tamazight, la pièce a été aussi un cocktail entre les deux générations du théâtre algérien incarnée par Aida Kechoud pour l'ancienne génération et Nacéra Benyoucef pour la génération montante. D'ailleurs, Sonia qui a mis en scène cette pièce nous a déclaré « être heureuse de voir autant de jeunes venir vers le théâtre ». Tant pour elle « cela augure d'un bel avenir pour le 4e art en Algérie ». Sonia a été aussi surprise par la présence massive du public tizi-ouzéen. « Cela fait un mois que je suis à Tizi-Ouzou et je suis ravie de voir qu'à chaque spectacle de théâtre la salle est pleine ». Il est à noter enfin que Sonia a eu comme assistante à la réalisation Lynda Salem, le script a été concocté par Belkacem Saadoune, la scénographie par Djamel El Boukhari et la chorégraphie par Mohamed Naaman.
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