Algérie

Yahia Almouboudi : Porteur d'un projet qui n'arrive pas à décoller



Yahia Almouboudi, un jeune patriote de 35 ans, a une idée bien en tête, celle de réaliser des projets dans l'aviation. Plein de bonnes volontés, il revient à Alger en 2016 dans le but de commencer les démarches administratives, en vain. Aujourd'hui, il est ballotté de ministère en ministère sans raison valable.«J'ai un projet à réaliser en partenariat avec Oxford Aerospace Academy. Une activité qui profitera à l'Algérie, mais rien ne va plus. Toutes les portes me sont fermées, je n'arrive à obtenir aucune suite à mes demandes et encore moins des agréments », atteste Yahia Almouboudi. Aujourd'hui, il lance un appel pour le gouvernement afin de l'écouter et surtout lui apporter l'aide nécessaire à la réalisation de son affaire.
Mais qui est cet homme aux projets pleins d'espoir. Il est peut-être inconnu sur les tabloïdes de l'aviation civile algérienne, mais ce n'est guère le cas en Proche-Orient ou encore de l'autre côté de l'Atlantique. De ses 10 ans d'expérience en pilotage, Yahia Almouboudi est un expert en formation de l'aviation civile internationale.
Depuis 2016, il est l'agent international exclusif de Foxcon Aviation & Research Australie pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Il est également membre du conseil d'administration de Oxford Aerospace Academy (Algeria & MENA). Le projet qu'il souhaite réaliser consiste en la création d'une école de formation en aviation civile. Un établissement qui sera en mesure d'offrir entre autres une formation en «anglais d'aviation».
Une compétence linguistique obligatoire renforcée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), une division des Nations unies où les conditions sont entrées en vigueur en 2008. «Il semblerait qu'en Algérie, elle n'est pas appliquée complètement. L'aviation civile nécessite encore une formation en anglais d'aviation pour tout son personnel naviguant. Là est mon rôle», précise Yahia Almouboudi, pilote et instructeur.
En effet, cette formation ne concerne pas uniquement les pilotes opérant sur des itinéraires internationaux, mais aussi tous les contrôleurs de navigation aérienne qui communiquent avec des pilotes étrangers. Bien que des écoles de ce type sont déjà installées en Algérie, toutes n'offrent pas les mêmes formations. Le processus d'apprentissage et le savoir-faire sont différents d'une école à une autre.
Son second projet est tout aussi intéressant que profitable, que ce soit pour lui que pour l'économie du pays. Il s'agit de la création d'une entreprise à l'origine de la production d'aviation civile, notamment dans la fabrication et l'entretien d'avions ultra-légers. Un défi pour l'industrie aéronautique algérienne. En outre, un business plan a été élaboré par Yahia, afin d'expliquer et détailler les principaux outils menant à bien le projet. Concernant la production d'avions ultra-légers, des estimations et statistiques de rentabilité pour les cinq premières années ont été élaborées avec études et stratégies à l'appui.
Yahia intervient régulièrement lors de colloques à l'OACI en tant que conférencier. D'ailleurs, depuis son retour à Alger, il cumule conférence sur conférence dans le but de communiquer ses projets, mais surtout afin d'attirer l'attention du gouvernement. C'est le cas du 13 décembre 2018, lors d'une conférence sur la valorisation de la production algérienne.
«J'ai une fois de plus exposé mes projets. L'objectif est de trouver des investisseurs potentiels, qu'ils soient autonome, privé, ou étranger dans le but de concrétiser ces projets», explique Yahia Almouboudi. Prochainement d'ailleurs, les 18 et 19 février, il est invité à Frankfurt, en Allemagne, en tant que conférencier pour la «2e conférence et exposition internationales en aérospatial et aéronautique» afin de partager son savoir et ses opinions pour le progrès en génie aérospatial et aéronautique, et ce, avec la collaboration avec les services d'aviation d'Ottawa.
Projets bloqués
Pour la réalisation de projets d'aviation civile en Algérie, il est nécessaire de s'adresser en premier lieu au ministère des Transports. Toutes les activités sont exercées par le biais de la direction de l'aviation civile et de la météorologie. Yahia Almouboudi s'est présenté à de nombreuses reprises dans les locaux de la direction de l'aviation afin de parler aux responsables.
Ces derniers l'ont orienté vers le ministère des Transports. Chose qu'il a faite. Cependant, ces deux services le dirigent également vers le ministère de l'Industrie. «J'ai eu un échange avec des représentants du ministère de l'Industrie, j'ai obtenu des agréments verbaux. La condition est d'obtenir tout d'abord l'accord auprès de la direction de l'aviation civile.
Or, cette même direction me renvoie vers le ministère des Transports. Une chose est sûre, je suis ballotté de direction en direction et de ministère en ministère. C'est un cercle vicieux qui dure depuis presque 3 ans et qui refuse de se terminer», explique Yahia Almouboudi l'agent international exclusif de Foxcon. C'est bien curieux, encore une fois, les administrations algériennes tergiversent avec le peuple.
Trois ans que Yahia attend une réponse du gouvernement qu'elle soit favorable ou défavorable, une réponse vaut mieux qu'un silence. Mais il n'en est rien. Il est confronté tous les jours à de nouveaux obstacles et de nouvelles excuses. On lui dit d'être patient, car ce type de procédure prend du temps, car les accords doivent arriver de plusieurs départements. Toutefois, il n'y a pas de déclarations ou documents prouvant une indifférence à ses projets.
Car, en effet, ce sont des projets réalisables particulièrement l'école de formation. «Le gouvernement prétend qu'il est prêt à lancer l'investissement, y compris dans le domaine de l'aviation civile. Mais avec la nouvelle réglementation pour l'aide et l'autorisation de l'investissement, on observe une stagnation de la production. Pourtant, mon cas est une activité intéressante du point de vue économique», ajoute-t-il.


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