Yacine Hannachi, Chevalier des arts et des lettres, Média-Plus

Yacine Hannachi vient de cueillir un autre fruit de son ininterrompu combat, car s'en est un, véritable, pour la diffusion du savoir, avec la librairie Media-Plus d'abord et la maison d'édition éponyme ensuite. L'éditeur constantinois engagé et éclectique a été sacré, mardi soir dernier, Chevalier des arts et des lettres. La distinction lui a été remise par l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié. «La culture, mon cher Yacine, c'est le plus important et donc cela veut dire que cette distinction est très significative», dira M. Emié dans son discours de circonstance.Le diplomate expliquera que la remise de cette médaille n'est en fait qu'un juste retour des choses. Car, Yassine Hannachi a accompli avec ses choix éditoriaux un travail de préservation des référents culturels et identitaires, rapprochement des vues, interculturalité et promotion du dialogue interculturel et intercivilisationnel qui force l'admiration. «Par cette distinction, ce sont la francophonie, la création littéraire, ce que symbolise la création littéraire en termes de liberté, en termes d'invention, en termes de génie, en termes d'ouverture sur le monde... c'est aussi la promotion du patrimoine et c'est la diversité culturelle qui sont aussi honorés», dira M. Emié.Le catalogue des éditions Médias-Plus est un indicateur fidèle de la philosophie de Yassine. Au-delà du nombre de publications (plus d'une centaine de titres publiés depuis l'ouverture en 1991 de la maison d'édition), c'est surtout le choix des auteurs et des titres qui illustrent l'esprit Média-plus. Une bonne place est accordée à l'histoire. Témoignages, enquêtes, essais et études, algériens et étrangers, trouvent bon accueil chez l'éditeur. La littérature a aussi son pré-carré à Média-plus, qu'elle soit l'?uvre de grosses signatures ou de nouveaux auteurs et jeunes talents sur lesquels Yacine n'hésite pas à miser. A côté, le beau et l'esthétique sont la touche artistique à laquelle l'éditeur tient et qu'il présente à travers les Beaux-livres qu'il a mis sur le marché. Pour la préservation des référents culturels, Yacine a entrepris de rééditer de grands noms de la littérature algérienne. Et pour que la mayonnaise prenne, il organise, quand ses finances le lui permettent et que l'administration ne vient pas mettre son grain de sel, des rencontres publiques avec des auteurs, des débats et des présentations d'ouvrages. Un travail aussi remarquable ne peut qu'être, si ce n'est encouragé et soutenu, pour le moins, salué. Le Centre national du livre l'a fait en désignant Yacine Hannachi «Libraire francophone de référence», sacre qui lui sera également accordé par un quotidien arabophone, El Nasr, de Constantine qui l'avait élu en 2006 «Editeur et libraire de l'année». Incontestablement, ces distinctions, méritoires, désignent Média-Plus comme une maison d'édition digne de figurer dans les petites feuilles des responsables, tant locaux que centraux. D'autant plus que Yacine Hannachi se refuse de faire une couche de ses lauriers et il est déjà aux charbons préparant une nouvelle fournée de titres qui arriveront bientôt sur le marché.H. G.