Yacine et Ayoub avaient tout planifié, mais...

Projet ? C'est en décembre 2013 que Yacine, 15 ans, et Ayoub,16 ans, décident de rejoindre les «frères de Syrie». Et c'est le lundi 6 janvier 2014 qu'ils mettent à exécution leur plan de départ.En ce jour de rentrée scolaire, les deux adolescents ne se présentent pas au lycée des Arènes à Toulouse. Selon les quelques éléments de l'enquête publiés dans la presse, la direction de l'établissement a reçu dans la matinée deux appels anonymes signalant l'absence de Yacine et Ayoub. L'objectif étant d'éviter que leurs parents en soient informés. Les deux élèves prennent ainsi la direction de l'aéroport de Blagnac où ils ne trouvent aucune difficulté pour embarquer sur un vol de la compagnie Turkish Airlines. Ils avaient deux billets en bonne et due forme qu'ils avaient payés avec la carte bancaire du père de Yacine et n'avaient pas besoin d'un quelconque permis pour quitter le territoire français sachant que les autorisations de sortie du territoire qui étaient exigées des mineurs, ont été supprimées depuis le 1er janvier 2013. Arrivés à Istanbul, ils prennent le premier avion pour Adana, une ville du sud de la Turquie distante d'une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec la Syrie. Le reste du trajet sera effectué en bus puis en taxi. Une fois sur le sol syrien, Yacine et Ayoub sont pris en charge par un contact de Abou H. qui les avait recrutés sur... facebook. Se sentant perdus au milieu d'un contingent de combattants étrangers avec lesquels ils n'arrivent pas à communiquer et confrontés à des conditions de vie de plus en plus difficiles, les deux amis finissent par décider de tout abandonner et de rentrer chez eux. Ils refont ainsi le chemin en sens inverse et arrivent en Turquie où leurs familles vont les récupérer les 26 et 27 janvier 2014. Pour le père de Yacine, son fils a subi un véritable «lavage de cerveau» en quelques semaines seulement sur Internet. «C'est un adolescent sérieux qui a toujours bien travaillé à l'école. Il ne parle pas l'arabe et ne l'écrit pas (...) J'ai toujours éduqué mon fils et mes enfants dans les règles et le respect des autres. Mon fils a subi un lavage de cerveau sur Internet depuis début décembre. Avec son copain, il y a eu des échanges de messages sur facebook, des vidéos sur la guerre en Syrie. Sur son ordinateur et sur son téléphone portable, il était connecté sur les réseaux sociaux en permanence avec son copain», a-t-il affirmé en substance. De son avis, il est plus qu'urgent de mettre fin aux activités des «recruteurs en ligne». «Ces gens, à la tête de ces réseaux, je les hais, ils salissent l'islam et les musulmans. C'est inacceptable et je ne pardonnerai jamais», a-t-il conclu.