Yacef Saâdi : Une figure emblématique de l’histoire algérienne

Jeunesse et engagement politique
Né le 20 janvier 1928 dans la Casbah d’Alger, Yacef Saâdi grandit dans une famille berbère d’origine kabyle. À l’âge de 14 ans, il devient apprenti boulanger, mais sa trajectoire prend un tournant politique en 1945 lorsqu’il rejoint le Parti du Peuple Algérien (PPA), un mouvement nationaliste interdit peu après. Il poursuit son militantisme au sein du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) et de son organisation paramilitaire, l’Organisation Spéciale (OS), où il s’implique activement entre 1947 et 1949.

Rôle dans la guerre d’Algérie
Avec le déclenchement de la guerre d’indépendance en 1954, Yacef Saâdi s’intègre au Front de Libération Nationale (FLN). En mai 1956, il est nommé chef de la Zone Autonome d’Alger, où il orchestre des opérations majeures contre les forces coloniales françaises. Sa stratégie et son leadership marquent particulièrement la célèbre bataille d’Alger en 1957. Cependant, il est capturé par l’armée française en septembre 1957, condamné à mort, mais sa peine est commuée à la suite du retour de Charles de Gaulle au pouvoir en 1958.

Carrière cinématographique
Après l’indépendance en 1962, Yacef Saâdi se tourne vers le cinéma pour transmettre l’histoire de la lutte algérienne. Il co-produit La Bataille d’Alger (1966), un film réalisé par Gillo Pontecorvo basé sur ses mémoires, Souvenirs de la Bataille d’Alger. Ce chef-d’œuvre cinématographique, où il incarne un personnage inspiré de sa propre vie, devient une référence mondiale sur la guerre d’indépendance algérienne.

Engagement politique et héritage
Dans l’Algérie post-indépendance, Yacef Saâdi siège au Conseil de la Nation, poursuivant son engagement au service de son pays. Décédé le 10 septembre 2021 à Alger, à l’âge de 93 ans, il laisse un héritage profond en tant que combattant de l’indépendance, figure politique et contributeur majeur à la culture algérienne. Son rôle dans l’histoire et sa contribution au cinéma font de lui un symbole durable de la lutte pour la liberté et l’identité algérienne.