Algérie

YA BAHDJATI ! : Qui se souvient de La Nuit du Destin au coeur de la cité bien gardée'



YA BAHDJATI ! : Qui se souvient de La Nuit du Destin au coeur de la cité bien gardée'
N'étaient qu'odeurs de pains cuits dans les fours ancestraux à  bois, de gâteaux aux amandes pour les demeures des familles nobles  de beignets frits, sfjendj ou khfaf dans les foyers modestes et la vieille ville heureuse en cette sainte nuit …Les mosquées , Djamaa El Kbir, Djamaa Safir, Sidi Ramdhan, Sidi Abdel Rahmane, Djamaa el Barani  et Djamaa Essayda, le lieu de culte de la dame noble, portiques ouvrant leurs battants pour accueillir les fidèles venus élever leurs mains et leurs cœurs pour honorer l'Eternel et Leilat el Qadr dans l'attente que les voies des cieux viennent à  s'entrebâiller pour livrer le passage aux Etres de Lumière .Ya Bahdjati ! Dzaïr et ses souks marchands et grouillant de monde, ce petit peuple laborieux et humble  des rues  Erressassia, rue des ouvriers en cuivre et des plombiers,el Ferraghia, rue des serruriers; le bachmaqji, rue des cordonniers.  Zankat el Dhaouda, la voie  les fileurs d'or; de connivence avec zankat  Essiagha, ruelle des fabricants de bijoux d'or et d'argent; la zankat el Nehas, où l'on ciselait des objets de cuivre cette dernière complice avec Zenkat El Mesaissa,  l'artère des façonneurs  de bracelets de corne de boeufs ou de buffles, destinés à  parer les poignets des femmes de condition modeste. Cette dernière se  faufilait jusqu'à zankat Es Sebbaghin, rue des teinturiers.Ya Bahdjati ! Les femmes voilées sortant des hammams  en cette nuit du destin, fleuraient  bon «el aater», laissant sur leur passage  les fragrances  des essences de roses  musquées, de jasmin et autres parfums, pressées d'aller jeter des poignées d'encens et d'ambre dans les braseros rougeoyant des dernières braises, volutes aériennes qui iront inonder de leurs parfum les terrasses passées à  la chaux et les ruelles de  la journée. Dans le secret de cette nuit sacrée, elles passeront leurs paumes au henné, plante du paradis. Le conteur imprégné du caractère bienheureux de Leilat El Qadr grimpa au plus profond de l'heure obscure jusqu'à la Citadelle et attendit que fut  l'éclair bleu et que s'ouvrent les portes du ciel.


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