YA BAHDJATI ! : Les remparts d'Alger

Muraille multiple, faisant de la ville une cité inaccessible face à l'assaillant. Les remparts dont certains remontaient jusqu'aux Berbères et aux Romains étaient passés à la chaux et recouverts à leur cime de petites constructions triangulaires. Oeuvre de Hassan Pacha, la ceinture fortifiée et imposante a été érigée en 1540, s'étendant sut une longueur de 750 mètres sur la façade Bab Azoun et de 900 mètres du côté de Bab El OuedA ses pieds, dans les fossés l'entourant, poussaient des lentisques, ces arbustes spécifiques aux maquis des climats méditerranéens alors qu'alentour se multipliaient les cahutes faisant office de demeures. ­­Plus bas vers la côte, de vraies maisons en dur reposaient sur des espaces de schiste, tandis que  la muraille fortifiée était renforcée de bastions pour plus de sauvegarde. De forme triangulaire, la muraille protégeait jalousement la Citadelle, palais érigé en 1916 par Aroudj et fini en 1590 sous la régence de Pacha Khedar.La voix du conteur errant à  peine audible, se faufilant aérienne entre les venelles, récite Alger à  l'heure violette du crépuscule. Ya Bahdjati, Dis-moi la forteresse et ses jardins intérieurs, espaces féminins dérobés aux regards masculins et les murmures s'échappant du harem comme d'une volière.