Algérie

Y aurait-il un plan occidental pour la Tunisie ' Navette diplomatique entre le Lac et Montplaisir



Y aurait-il un plan occidental pour la Tunisie ' Navette diplomatique entre le Lac et Montplaisir
Une pléiade de diplomates occidentaux a fait, ces dernières semaines, la navette entre les locaux d'Ennahdha et ceux de Nidaa Tounès, laissant toutefois sans réponse des interrogations sur une éventuelle mission de bons offices.La visite, hier, de l'ambassadeur américain au siège de Nidaa Tounès est la deuxième en une semaine, la énième ces derniers mois. Jacob Walles est devenu un habitué des lieux, aussi bien au Lac, chef-lieu du parti de Béji Caïd Essebsi, qu'à Montplaisir, bastion du parti Ennahdha. Et l'on retient que Walles n'est pas le seul à faire cette navette, les ministres allemand et italien des Affaires étrangères, Guido Westerwelle et Emma Bonino ont déjà fait ce parcours, en plus des ambassadeurs d'Allemagne, d'Italie, de Grande-Bretagne et de France, ainsi que de multiples responsables de l'Union européenne, de la Banque mondiale et du FMI.
Ce ballet diplomatique traduit l'intérêt de l'Occident et des instances internationales à la réussite de la transition en Tunisie «pour offrir un exemple à la Méditerranée dans son ensemble et à tous les peuples qui luttent pour leur liberté», comme l'a dit le président François Hollande, lors de son passage à Tunis.
La mission semble toutefois ardue à réaliser tant les partenaires politiques tunisiens semblent difficiles à réunir. Mais malgré ces difficultés, y aurait-il en fait une mission de bons offices des pays occidentaux ' Les dirigeants de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi en tête, ont crânement nié toute intention de former un gouvernement avec Ennahdha en phase transitoire. «Je ne suis pas indépendant pour postuler à la présidence de la République», a notamment répliqué Béji aux rumeurs à propos de l'éventuel accord secret qu'il aurait passé Ghannouchi, consistant à accorder au leader de Nidaa Tounès le poste de président de la République, occupé actuellement par Moncef Marzouki. Béji Caïd Essebsi a soulevé, dimanche dernier, la problématique de destituer Marzouki lors de ce qui reste de la transition.
Un ticket Ennahdha et Nidaa Tounes '
Les observateurs y ont vu une intention de le suppléer au poste. Béji a certes nié. Mais en politique, on exprime rarement ses véritables intentions à haute voix. Que disent les prémices ' Pour les observateurs avertis, l'Occident et les organisations internationales ne voient de salut pour la Tunisie qu'à travers l'installation d'un gouvernement fort, issu d'élections transparentes. Lequel gouvernement ne serait, selon toute vraisemblance, qu'une alliance entre Ennahdha et Nidaa Tounes. Mais, il faudrait finaliser la phase constitutionnelle et parvenir aux élections. Et c'est là le n'ud du problème. Il y a un véritable déficit de confiance envers Ennahdha, d'autant plus que Nidaa Tounes a déjà formé un Front de salut des forces démocratiques dont la principale mission est de faire chuter le gouvernement Laârayedh et d'installer un gouvernement de compétences indépendantes à sa place. Lequel veillerait aux destinées de la Tunisie en cette fin de phase de transition.
Béji Caïd Essebsi aurait refusé toutes les tentations, y compris de s'installer au palais de Carthage afin de lâcher son nouvel allié, le Front populaire de Hamma Hammami. Ennahdha serait en effet prêt à sacrifier Marzouki pour constituer une nouvelle troïka avec Nidaa Tounes et Ettakattol. Le pouvoir serait plus crédible avec Béji à la place de Marzouki. Mais le leader de Nidaa Tounès n'est pas prêt à lâcher ses alliés. Ceux-là mêmes pour lesquels il fait de grands efforts pour les intégrer au Front de salut national. «Nous aspirons à créer les conditions de l'alternance, incontournables pour la réussite de la transition démocratique», n'a cessé de répéter l'artisan des élections du 23 octobre 2011. Et Béji Caïd Essebsi a jusque-là tenu parole.


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