Algérie

Y A-T-IL UNE VIE APRES OUYAHIA '


La démission d'Ahmed Benbitour, en août 2000 (il avait été désigné en décembre 1999), avait sonné le glas de la fonction de chef du gouvernement qui, sous Chadli Bendjedid, disposait de larges prérogatives dans le domaine économique. Après, il n'y eut que des «Premier ministre» même s'il a fallu attendre longtemps une révision constitutionnelle pour que le «chef du gouvernement» disparaisse.
On a eu droit à deux variantes de Premier ministre, celle d'Abdelaziz Belkhadem, apparatchik politique, et Ahmed Ouyahia, apparatchik bureaucratique. Ils ont exercé leur fonction dans les limites qui leur étaient concédées. On ne garde pas un souvenir impérissable du passage de Belkhadem (mai 2006 - juin 2008), on ne peut en dire autant des trois passages d'Ahmed Ouyahia, une fois sous Liamine Zeroual (95-98) et deux fois sous Bouteflika (2003-2006 et 2008-2012). A-t-il eu l'occasion de mener sa propre politique ' La réponse est non. Il a accompli le «boulot» qu'on lui demandait quitte à faire une chose et son contraire comme ce fut le cas pour la défunte loi sur les hydrocarbures. Mais Ahmed Ouyahia a pu avoir une existence en étant de facto le représentant d'une haute administration qui défend son pouvoir en marquant une grande méfiance à l'égard aussi bien d'un syndicalisme libre que de l'émergence d'une classe d'entrepreneurs.
La recentralisation des décisions opérées sous Bouteflika a eu raison du «chef du gouvernement» politique. Celui-ci pouvait selon les Constitutions de 89 et de 96 être l'émanation d'une autre majorité et avoir sa propre politique. Il n'était plus avec Bouteflika qu'un «Premier ministre» qui servait la politique du président, il n'avait pas d'existence propre. Cela a été valable également pour les partis embarqués dans une «Alliance présidentielle» décidée par le haut. Mais la «recentralisation» du pouvoir ne pouvait se passer d'une administration qui exécute, le poids de la bureaucratie qu'Ouyahia incarnait n'en est devenu que plus fort. C'est dans ce créneau qu'Ouyahia s'est donné une existence politique. Cela a donné, au cours des quatre dernières années, un étrange état de blocage économique alors que les ressources pour financer une croissance substantielle ne manquaient pas.
Quand Abdelmalek Sellal, au parcours sociologique voisin d'Ouyahia, décrète qu'il «faut aller vite, nous n'avons plus le temps de perdre du temps », il fait un constat très répandu sur l'impotence de la gouvernance algérienne. La médiocrité des taux de croissance de l'économie malgré les grandes dépenses publiques l'illustre suffisamment. En assumant ce constat d'impotence - même s'il tente de l'adoucir au niveau du discours - Abdelmalek Sellal tente de marquer sa différence. «Il veut manifestement bien faire», affirme un entrepreneur lassé par la «guérilla» que la bureaucratie mène contre le développement des entreprises. Autoriser les patrons publics à revenir à l'organisation patronale FCE n'a cependant rien de spectaculaire même si cela permet de se distinguer de son prédécesseur… Mener une politique plus soutenue de soutien aux entreprises et de «dé-bureaucratisation» serait plus consistant.
Y A-T-IL UNE VIE DE PREMIER MINISTRE APRES OUYAHIA ' SELLAL VEUT Y CROIRE. IL TENTE D'EVITER QUE SON «MANDAT» NE SE REDUISE A CELUI D'UN EXPEDITEUR DES AFFAIRES COURANTES EN ATTENDANT… LA PROCHAINE ECHEANCE PRESIDENTIELLE. CEUX QUI CONNAISSENT LES SINUEUX MEANDRES DE LA «GOUVERNANCE» A L'ALGERIENNE SONT SCEPTIQUES. LES PLUS OPTIMISTES ESTIMENT QUE TOUT DEPEND DE LA «MARGE» D'ACTION QU'UN SYSTEME OBSOLETE QUI PERDURE GRACE A LA RENTE DES HYDROCARBURES LUI CONCEDERA.
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