Algérie

Y a-t-il un cinéaste dans la salle'



Y a-t-il un cinéaste dans la salle'
«Mon école de cinéma, c'est mon père!» Sofia, fille de Francis Ford CoppolaDepuis le début le Festival du film engagé d'Alger, les salles sont presque vides. Pas moins d'une centaine de spectateurs! Et pourtant, la programmation est magnifique. Une exclusivité à l'ouverture avec le film historique américain écrit, produit et réalisé par Nate Parker, «The Birth of a Nation», qui devra sortir en janvier 2017 en France. Une oeuvre magistrale qui raconte l'histoire de l'esclave afro-américain Nat Turner qui a mené une révolte d'esclaves en 1831. Le film avait déjà remporté le Grand Prix du jury dans la catégorie «U.S. Dramatic Competition» au Festival du film de Sundance 2016. Mais dans la salle El Mouggar où est présenté le film, seulement quelques réalisateurs ont assisté à la projection, à l'image de Belkacem Hadjadj, Kamel Yaïche ou encore Chérif Aggoune. L'absence des réalisateurs s'est fait ressentir encore plus dans les jours qui ont suivi le festival et pourtant, le festival était rempli de pépites cinématographiques, comme le film yémenite «Je suis Noujoum, j'ai 10 ans et divorcée» de la réalisatrice Khadidja Al Salami, qui a remporté plusieurs Grands Prix et qui participe pour la première fois à la course pour l'Oscar du meilleur film étranger. La réalisatrice yéminite était déçue de ne pas avoir eu l'occasion de parler avec des réalisateurs algériens et de connaître leur point de vue sur la question. Elle a été déçue que la presse n'ait pas profité de sa présence, éparpillée entre le Festival de la musique symphonique et le Festival du théâtre. Même situation concernant le documentaire italien «Fuocummare», qui évoque la tragédie des immigrants africains sur l'île italienne de Lampedusa. Le documentaire a remporté aussi plusieurs prix dont le Lion d'or à Venise en 2016. Visiblement, nos cinéastes ne vont dans les salles de cinéma qu'en présence du ministre de la Culture ou lors d'une avant-première d'un film algérien. C'est quand même dommage, que les cinéastes qui n'ont pas eu l'occasion d'être sélectionnés dans les festivals internationaux zappent ainsi une occasion de voir des films de qualité qui débarquent dans leur capitale! Si on ne regarde pas les films des autres, on n'apprendra jamais à faire des films et à créer des oeuvres de qualité. Le cinéma est la première école, voire la plus primordiale pour un cinéaste pour découvrir les films des autres et partager les idées et les expériences. Les festivals sont là pour accompagner le cinéaste algérien et lui faire découvrir le cinéma d'autrui, sans se déplacer et surtout gratuitement. Il reste encore quelques films à découvrir comme celui de Ken Loach, «I am Daniel Black» et surtout le film de Amor Hakar, «Ouled Amokrane» pour mesurer l'importance du cinéma algérien aux yeux de nos cinéastes.[email protected]/* */


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