Y a-t-il risque d?embrasement régional ?
Non, selon Jean-Claude Willame, spécialiste de l?Afrique centrale (Bruxelles) « Il est exagéré de parler de risques d?embrasement régional. En tout et pour tout, il y a 10 000 hommes armés dans la région du Nord-Kivu. Ce n?est pas suffisant militairement parlant pour déclencher une guerre régionale. Par contre, on ne comprend pas pourquoi l?Europe - alors qu?elle dispose des moyens militaires sur place - ne veut pas intervenir. Les troupes de l?Onu savent très bien où se trouve Nkunda mais ne font rien pour arrêter les violences contre les civils. Les assassinats, les viols et les pillages sont commis autant par les hommes de Nkunda que par le FDLR ou l?armée congolaise. Il faut mettre un terme à cela. Mais en Europe , on a peur du militaire et on n?a pas compris que les moyens militaires servent aussi la politique. Car il s?agit bien de rebelles, des groupes armés sans légitimité qui prétendent défendre les tutsis, ce qui est faux. » Oui, selon Philippe Hugon, auteur de Géopolitique de l?Afrique (Paris) « Un conflit de plus grande ampleur est tout à fait possible puisque les différents groupes armés sont sous influences extérieures. N?oublions pas que deux conflits se superposent : celui du Nord-Kivu et celui de l?Ituri. D?ailleurs, de nombreux foyers de tensions et de conflits secouent encore la RDC. Depuis l?élection de Kabila, le pays a connu une certaine normalisation mais qui n?a pas totalement suspendu la conflictualité dominante. En arrière-plan, nous avons l?inexistence en RDC d?unité territoriale, le pillage des ressources par les groupes armés qui leur permet l?autofinancement et par les pays voisins, une société détruite par la corruption des années Mobutu, l?absence de forces politiques structurées, etc. »
Posté Le : 12/09/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adlène Meddi
Source : www.elwatan.com