Algérie

Xavier Leclerc à l’espace «Ifa» au Sila «J’ai refusé la victimisation»


Xavier Leclerc à l’espace «Ifa» au Sila «J’ai refusé la victimisation»
Publié le 31.10.2023 dans le Quotidien l’Expression
«Un homme sans titre» est le nom de son troisième livre, sorti, l’année dernière, aux éditions Gallimard et que le Sila a permis de faire découvrir au public algérien, dimanche dernier…

Le titre, faisant référence à «un homme qui n'a jamais rien possédé si ce n'est un titre de résidente, de transport, mais jamais de titre de propriété ou de noblesse. Le seul titre qu'il possédait en effet était sa carte d'ouvrier, une carte de la société de métallurgie de Normandie qu'il a gardée toute sa vie dans son portefeuille, d'où est extraite l'image de couverture du livre.. Un livre qui a reçu de très bonnes critiques littéraires et a été salué, y compris par Annie Arnaux, prix Nobel de littérature. Xavier Leclerc, l'auteur de cet ouvrage était, dimanche dernier, l'invité spécial de l'Ifa (Institut français d'Algérie), dans le cadre de la 26eme édition internationale du salon du livre d'Alger. Dans ce poignant livre, mais aussi durant cette table ronde, il était question des origines algériennes, de la souffrance, en Kabylie du père, à savoir Mohand-Saïd Aït-Taleb, de la vie d'exil des immigrés, de la substitution identitaire pour s'affirmer enfin comme écrivain, mais, aussi du fort désir de vivre sans culpabilité et de la dignité aussi...Rappelons que c'est en lisant «Misères en Kabylie» d'Albert Camus (une série de reportages écrits en 1939) que l'auteur a pu mieux saisir son père en se départissant de sa «honte»...Xavier Leclerc fait toujours savoir, en effet, qu'Albert Camus, en allant à la rencontre de ces pauvres kabyles en haillons, il restituera l'image de ces enfants en loques, parmi ces enfants il y avait son père... Ainsi, né en Algérie, sous l'identité d'Hamid Aït Taleb, mais grandi en Normandie, l'écrivain devra, plus tard, changer de nom en France, pour qu'il puisse exister, lui qui est tombé amoureux des lettres..
Hommage à un père qui a trop souffert
N'ayant pas peur de se faire juger, il dira: «C'était une opportunité pour survivre, il fallait bien que je travaille. J'ai grandi dans un monde de marché du travail, où, un Arabe n'avait pas accès à un travail de cadre. Vous pouvez faire le ménage si vous voulez, autrement l'intégration ne marchait pas à ce moment-là. C'est la vérité. Je n'édulcore en rien du tout.» Et de souligner: «Enfant de sous prolétaire que j'étais, j'ai du m'en sortir. J'avais le choix, soit je devenais vraiment le fils de mon père, avec toute la dignité qu'il avait, soit, je refusais d'être une victime et de rejoindre les rangs des chômeurs et ceux qui se plaignent d'être victimes du système! Alors,, je me suis dit qu'il fallait se battre!» Rappelons, que cette table ronde, fait partie, du riche programme, tracé par l'Ifa dans le cadre de la tenue du salon du livre d'Alger. Suite à la rencontre avec Xavier Leclrec, Sofiane Hadjadj des éditions Barzakh est venu modérer une autre table ronde. Celle-ci réunissait Salah Badis et Lotfi Nia, à l'occasion de la présentation du recueil de nouvelles «Des choses qui arrivent». Dans le cadre du Sila, en outre, l'Ifa a projeté, dimanche dernier, en soirée, le long métrage «Maigret» en présence de son réalisateur, Patrice Leconte.

Lilian Thuram, Gisèle Halimi, Jean Sénac et Wassila Tamzali
Autre tête d'affiche de l'IfA, si l'on puisse dire sera la présence de Lilian Thuram, célèbre footballeur français, qui vient de sortir aux éditions Barzakh un ouvrage intitulé «Mes étoiles noires». Ce dernier animera ce 30 octobre un atelier autour de l'éducation contre le racisme, à l'Ifa. La même rencontre se tiendra cette fois le 31 octobre à la Safex, à 11h, pour finir par présenter son livre à partir de 13h30 au niveau de l'espace Afrique, à la Safex. Le programme de l'IFa se poursuivra, en outre par la présentation de la collection «khamsa» des éditions Barzakh et Phillipe Rey. Le 31 octobre, l'espace Ifa accueillera par ailleurs une rencontre avec Makenzy Orcel, un écrivain haïtien, à partir de 15H30.
Le 01er novembre, un hommage sera rendu à Gisèle Halimi par Djamila Boupaacha, Habib Zoghbi et Walid Soliman, et ce à partir de 14h, à l'occasion de la présentation des traductions des textes de Gisèle Halimi. Le 02 novembre se tiendra une rencontre avec Elgas, à partir de 14h et une autre avec Moukhtar Amoudi à 15h30. El Hadj Souleymane Gassama, dit Elgas, est journaliste, écrivain et docteur en sociologie. Il est né à Saint-Louis, agrandi à Ziguinchor au Sénégal, et vit depuis une quinzaine d'années en France. Mokhtar Amoudi, pour sa part, a été sélectionné pour le prix Goncourt et le Renaudot pour son premier roman «Les conditions idéales». Aussi, un hommage sera rendu à Jean Sénac, le lendemain, soit le 03 novembre, par Guy Dugas. La rencontre sera animée par Naget Khadda, à l'occasion de la sortie de l'ouvrage «Un cri que le soleil dévore». L'après-midi se clôturera avec Wassila Tamzali qui viendra présenter, à l'occasion de sa sortie, son ouvrage intitulé «Omar Gatlato, sauvegarde». Enfin, Il est bon de savoir que l'Institut français d'Algérie, a convié à Alger, Marin Fouqué, artiste aux multiples facettes, diplômé des beaux-arts, connu pour composer sur scène des performances mêlant prose, musique et chant. C'est aussi un passionné de musique lyrique, de boxe, de poésie et d'écriture! Ce dernier prend part au Sila, en animant des ateliers d'écriture créative.
O. HIND

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