Algérie - Cinéma, Ciné-clubs, Cinémathèques

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Atelier autour du métier de scénariste.
MAISON DE LA CULTURE TAOS-AMROUCHE DE BÉJAÏA .
Smaïl Soufit, scénariste et membre du Fdatic (Fonds de développement de l'art, des techniques et de l’industrie cinématographiques), a animé avant-hier un atelier sur l’écriture de scénario. L’invité de l’atelier d’initiation aux techniques et aux métiers de cinéma de la maison de la culture Taos-Amrouche de la wilaya de Béjaïa est également l’un des rares scripts docteurs en Algérie.

Cette master class portant sur les notions de base d’écriture d’un scénario est venue s’ajouter à la série de master class destinée aux adhérents de l’atelier cinéma. Smaïl Soufit y a soulevé des questionnements relevant du concept de la dramaturgie, ses principes, sa nature ainsi que la différence entre l’écriture dramatique, propre au cinéma et pour le théâtre.

Le scénariste a expliqué que, contrairement au théâtre, le cinéma est doté d’un outil fondamental, qui est l’image. “C’est pourquoi on s’appuie sur cette dernière dans le processus d’écriture d’un scénario. L’histoire est donc principalement racontée en images et non pas par le biais du dialogue. Cela ne veut pas dire que ce dernier est inexistant”, a-t-il soutenu. Selon lui, “le dialogue intervient là où l’image fait défaut, et même dans ce cas il est indispensable que le personnage soit toujours en action, pour faire l’illusion du mouvement et aiguiser l’intérêt du spectateur”. Et éviter par conséquent des situations statiques. Par conséquent, il est impératif pour le scénariste d’éviter les dialogues insensés et qui ne rapportent pas grand-chose au développement de l’histoire.

Par ailleurs, il a accentué l’importance, pour un scénariste, de comprendre la valeur de l’idée, expliquant qu’“il faut écrire quand on a quelque chose à dire et non pas par simple désir de divertissement. Un scénario est constitué de 90% de travail, d'écriture, de réécriture et de quête d’apporter le meilleur à l'histoire, et de 1% seulement de talent ou d’idées”. Une histoire dramatique vise, poursuit-il, à éveiller les sensations, le scénariste doit donc créer de l’intérêt chez le public. Comment l’obtenir ?

Par des obstacles, des conflits qui provoquent du suspense. Les images en disent plus que les mots ; il citera le cas de ce personnage dans un court métrage tunisien, une maman “qui coupe le foie d’un agneau, blessé par un loup. L’œuvre raconte l’histoire de son fils, engagé au sein d’un groupe terroriste en Syrie et qui revient après une année avec une jeune fille de 14 ans, Syrienne, enceinte de quelques mois après plusieurs viols dans le pays du Levant”. Une douleur physique qui vient s’ajouter à la douleur émotionnelle. “Pousser le public à se mettre à la place des personnages, sentir leur bonheur et leur chagrin. Joindre l’utile à l’agréable. Tel est le travail d’un scénariste”, conclut Smaïl Soufit.

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