Huit zones d’expansion touristique ont été créées depuis 1988 dans la wilaya de Tizi Ouzou, mais les aménagements ne sont toujours pas lancés.
La wilaya de Tizi Ouzou est riche de ses 85 kilomètres de côte. La région regorge d’atouts touristiques indéniables. Mais le tourisme balnéaire accuse un grand déficit sur tous les plans, infrastructurel, notamment. 8 zones d’expansion et sites touristiques (ZEST) ont été créées depuis 1988 dans le but de redynamiser le tourisme balnéaire. Pour certaines, les études techniques pour leur aménagement ne sont même pas lancées. Impuissants, les élus locaux se contentent de répondre que «les bureaux d’études sont retenus.»
Depuis 25 ans, des complexes touristiques auraient pu voir le jour, avec des retombées économiques pour ces collectivités. D’une superficie totale de 1.973 ha, dont 171,95 ha aménageables, ces ZEST sont réparties sur quatre communes: 2 à Aït-Chaffaâ, 2 à Azeffoun, 3 à Iflissen et 1 à Tigzirt. Faute d’études, il est difficile de déterminer la nature des terrains (privés ou étatiques).
Pour les ZEST d’Abechar et de Zegzou, situées à Iflissen, les villageois d’Issenadjene déclarent que «80% des terrains sont de nature privée.» A Azeffoun, des bungalows et des hôtels ont vu le jour. Quid de la bande des 300 mètres interdite à l’urbanisation? D’autres, à la hâte, recourent aux constructions illicites. M. Hamam, le maire d’Iflissen, reconnaît la complexité du sujet et avoue ne pas disposer de suffisamment de renseignements, étant donné qu’il est fraîchement élu à la tête de l’APC. Pour M. Aouine, membre de l’exécutif communal à l’APC d’Aït Chaffaâ, chargé de ce dossier, «il est clair que toute la région est pénalisée par cette situation.»
Selon lui, les études d’aménagement offrent aux Assemblées locales la latitude de régulent les besoins en matière d’infrastructures touristiques. «Le touriste devient exigeant. Nos infrastructures sont obsolètes» enchaînera M. Mahrour, élu à l’APC d’Iflissen qui ne s’étonne pas que les Algériens optent pour la Tunisie ou la Turquie pour passer leurs vacances. Ceux qui ont les moyens réservent dans des endroits huppés, le reste de la population a recours au tourisme de masse. D’aucuns estiment que même si les études sont finalisées, d’autres retards surviendront en matière d’électrification ou de viabilisation de ces espaces.
Un chantier titanesque, en somme. Par ailleurs, en perspective de la révision du PDAU, les responsables à l’APC d’Aït-Chaffaâ comptent «extraire» des ZEST les terrains privés situés au sud de la RN 24. Cette démarche vise, selon M.Aouine «l’accès de nos concitoyens à un logement dans le cadre de l’habitat rural.» La même problématique se pose pour les citoyens d’Issenadjene, dans la commune d’Iflissen.
A ce titre, aucune demande pour un permis de construire n’a reçu une suite favorable. Il en est de même pour les investisseurs locaux. C’est la raison pour laquelle une délégation de l’ancien comité du village s’est rendue à l’Agence Nationale du Développement Touristique pour s’enquérir de la situation. La réponse fut qu’«il faut attendre la finalisation des études.»
Smaïl Ouguerroudj
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Posté Le : 09/03/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © El Watan ; texte: Smaïl Ouguerroudj
Source : El Watan.com du samedi 9 mars 2013