Algérie

Wilaya de Tizi Ouzou



Wilaya de Tizi Ouzou
Les 92 enfants du centre pour inadaptés ont fêté Yennayer dans la joie. La contribution de l'Etat est minime. Des pensionnaires sont obligés de quitter le centre définitivement.Le centre médico-pédagogique Oumalou de la commune d'Aït Oumalou (Laârba Nath Irathen) reste fidèle à sa bonne réputation. L'ordre et la propreté y sont exemplaires. Les enfants qui sont pris en charge depuis l'ouverture de l'établissement il y a trois ans présentent diverses déficiences physiques et mentales. Le nouvel an amazigh est célébré dans cette école modèle. L'encadrement pédagogique et administratif a élaboré un programme d'activités à l'attention des élèves. Durant la matinée de jeudi dernier, des âmes charitables se sont présentées à l'établissement des colis, des sacs et des boites à la main. Des cadeaux pour agrémenter la journée. Pour la circonstance, le traditionnel repas de yennayer est au menu ; du couscous avec 7 légumes et du poulet.A midi, les élèves sortent en silence des classes et dans un ordre à envier les adultes valides. Ils prennent place pour un déjeuner sous une musique adoucissante, «cela fait partie de l'action thérapeutique», explique Mohand Akli Rezzik, cadre dirigeant du centre. L'infirmier de l'école prépare les médicaments des enfants qui sont sous traitement. Pour les plus invalides, la prise du repas est assurée par les maitresses.A la fin du déjeuner, les enfants, toujours dans un ordre parfait, rejoignent les sanitaires, pour se brosser les dents. Images saisissantes de ces élèves pas comme les autres pour lesquels l'hygiène n'est pas un vain mot. Ils sont au nombre de 92, âgés entre 4 et16 ans qui présentent différentes pathologies ; autisme, trisomie, retards mentaux et psychomoteurs, à fréquenter cet établissement. Le centre médico-pédagogique fonctionne sous l'égide de l'association des «Parents et amis des enfants inadaptés mentaux», présidée par Madjid Rezaoui qui assure une scolarisation et un entretien psychologique gratuits par un personnel dont le dévouement est sans commune mesure. Les maitresses portent des tabliers blancs personnalisés sur lesquels est imprimé le logo. Le nombre des pensionnaires à triplé en trois ans, le personnel aussi. Le centre a également connu des aménagements pour s'y adapter.Le pari tenu d'une associationMohand Akli, un des responsables du centre affirme : «Les enfants assimilent rapidement et présentent des dispositions à l'apprentissage. Sur ce plan, nos efforts sont récompensés. Depuis trois ans, j'estime que nous avons atteint des objectifs enviables, même si l'Etat ne suit pas, car uniquement 20% de nos budgets sont à la charge des structures étatiques, notamment la direction de l'action sociale. Tout le reste est assuré par des bénévoles et des bienfaiteurs». Mohand Akli rappelle que des organisations non gouvernementales étrangères comme Solidaridad d'Espagne a doté le centre en matériel multimédia et que la police l'avait convoqué à cinq reprises pour s'expliquer sur ses relations avec «l'étranger».Aujourd'hui, l'ancienne école primaire désaffectée et réhabilitée grâce à l'apport de l'APC d'Aït Oumalou, reste un modèle de prise en charge de cette catégorie de malades. D'ailleurs, c'est l'unique école qui accueille les enfants trisomiques. Elle en compte 17, répartis en deux niveaux. Dans la cour du centre, les enfants ont l'air épanouis, joyeux. A la demande d'un responsable, l'un d'eux entonne la chanson d'Enrico Macias «Qu'il soit un démon» qu'il a apprise par c'ur et que d'autres enfants ont chantée dans un ch'ur remarquable.Durant l'après-midi, un spectacle a été présenté par l'association locale, «Igawawen». Des scènes loufoques qui ont laissé les enfants hilares. Ils ont applaudi les comédiens et dansé avec les clowns. Du bonheur se lisait sur leurs visages, enjoués. En fin de journée, un bus vient les chercher. La réputation de ce centre a dépassé les frontières de la commune. Les enfants arrivent d'une dizaine de communes de la wilaya. Le staff médical est également élargi ; un anatomiste, un neurologue, un psychiatre et un médecin généraliste veillent à la bonne santé des enfants. Des programmes pédagogiques et des espaces naturels (animalerie, jardin thérapeutique) adaptés aux handicaps sont proposés aux enfants. L'ouverture d'une piscine est prévue pour le printemps prochain, a-t-on annoncé.Triste avenir pour les plus grandsMadjid Rezaoui, président de l'association se félicite du travail accompli: «En trois ans, nous avons réussi à consolider les assises de l'école grâce à l'engagement du personnel, aux élus locaux et aux généreux donateurs. Nous pensons à lancer d'autres projets comme les auxiliaires de vie et le CAT (centre d'aide au travail)». La scolarisation dans cet établissement spécialisé est toujours gratuite. M. Rezzik en parle: «Nous avons des enfants dont les parents sont malades mentaux. Il y a trois frères trisomiques dans notre école. Les relations avec les parents sont complexes. Certains se culpabilisent d'avoir donné vie à des enfants avec des handicaps aussi lourds. Les plus nantis nous apportent soutien et dévouement, et la majorité d'entre eux, vit au dessous du seuil de pauvreté. Comment alors faire payer des enfants inadaptés alors que ceux qui sont aptes ne paient pas dans l'école publique'».L'équipement de salles de cours est spécifique ; salles de musicothérapie, de psychomotricité, d'éveil, médiathèque. Tout un univers pour des enfants qui sont pleinement épanouis dans ce centre unique. Un centre qui procure un immense bonheur à des élèves aux besoins spécifiques; aller à l'école comme tous les enfants. Mais de sombres horizons s'annoncent et un avenir douloureux attend certains pensionnaires de ce centre ; ils sont seize à devoir quitter l'école dès la fin de l'année scolaire car dépassant l'âge.La loi interdit de scolariser les enfants dans de tels établissements au-delà de 16 ans. Ils devront alors partir. Mais pour aller où'




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