Algérie

Wilaya de Tizi Ouzou


Bradage des terres agricoles Les terres agricoles dans la wilaya de Tizi Ouzou se rétrécissent comme une peau de chagrin. L?avancée du béton et le morcellement, dû au partage entre héritiers, sont les deux principaux facteurs qui font diminuer davantage le capital foncier destiné à l?activité agricole dont jouit la région. Le fait que la majorité de ces terres relève de la propriété privée favorise le bradage à grande échelle. A travers plusieurs localités de la wilaya, les propriétaires terriens agissent à leur guise sur ces parcelles, en y construisant ou en les vendant à des promoteurs immobiliers en dépit de toute la réglementation interdisant le détournement des terres agricoles de leur vocation initiale. L?exemple du couloir du Sébaou, qui s?étend de Oued Aïssi jusqu?à Taboukert, est frappant à cet égard. Depuis des années, les propriétaires terriens dans ces zones ont toujours été confrontés au refus des services de la commune de Tizi Rached de leur délivrer des permis de construire pour le motif que ces terres sont à caractère agricole. Mais ceci n?a pas empêché des dizaines de particuliers de lancer des chantiers et de bâtir des immeubles et autres villas dans cette zone. En conséquence, les habitations se sont retrouvées sans aucun acte légal. Pour les dizaines de commerces qui y sont ouverts, il suffit que le propriétaire se présente avec deux témoins pour que l?APC lui délivre un « certificat d?existence » du local. Avec ce fameux document, le commerce est régularisé au niveau du Centre national du registre de commerce (CNRC) et de l?administration fiscale. Aujourd?hui, pour éviter à ces dizaines de constructions d?être déclarées illicites, le P/APC de Tizi Rached a affirmé : « La seule solution qui reste c?est d?intégrer cette zone dans le nouveau PDAU (Plan directeur d?aménagement urbain) qui est en cours de révision. Ceci permettra d?enlever aux parcelles bâties le statut de terres agricoles avant de procéder, par la suite, à la régularisation de l?ensemble des constructions. » Un particulier, rencontré devant sa villa de quatre étages en construction, s?en prendra à l?administration qui « ne nous a pas avertis avant de lancer les travaux. Si j?avais su au préalable que l?administration ne régulariserait pas ma construction je n?aurais pas dépensé des centaines de millions ici ». Face à cette situation, le directeur des services agricoles de la wilaya reconnaît qu?en dépit de toute la réglementation en vigueur, les dépassements ont eu lieu à cause de la non-application des textes. La régularisation de ces constructions est incontournable, selon le DSA estimant qu? « il est impensable que l?Etat puisse procéder à la démolition de toutes les habitations construites sans permis ». Dans l?ensemble, le tissu agricole de la wilaya est constitué de 64 966 exploitations privées, d?une superficie de 89 645 ha, 130 EAC (exploitations agricoles collectives) pour un total de 4 203 ha, 1 284 EAI (exploitations agricoles individuelles) de 3 249 ha, 268 concessions agricoles de 3 249 ha et deux fermes pilotes (à Draâ Ben Khedda et Tadmaït). Sur l?ensemble de ces terres, 98% relèvent de la propriété privée, et la plupart d?entre elles sont confrontées au problème du morcellement.
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