Algérie

Wilaya de Boumerdès : les oubliés des chalets Boumerdes : les autres articles



Les habitants des chalets, sinistrés du séisme de mai 2003, vivent depuis près d'une décennie au rythme des mensonges électoraux.
Quinze mille familles habitent encore les chalets initialement destinés aux sinistrés du séisme de mai 2003 à Boumerdès. L'hiver qui, s'approchant, commence déjà à déverser ses eaux et à répandre sa vague de froid n'a pas été un motif d'inquiétude pour les responsables au sujet de ces citoyens. «On ne s'est jamais sérieusement soucié du simple citoyen lorsqu'il affronte, seul, des difficultés que l'Etat a la charge de soulager. Sauf pendant les rendez-vous électoraux,» commente un habitant de Foès, dans la commune de Boumerdès.
Car ces derniers jours, des rumeurs faisant état de relogement des habitants de ces chalets courent dans toute la wilaya. Electoralistes, elles ont été distillées dans le but de convaincre le citoyen de se rendre aux urnes le 29 novembre. «Elles rappellent les autres rendez-vous électoraux depuis 2003 où les responsables ont jugé électoralement payant de séduire cette catégorie d'habitants,» ajoute notre interlocuteur. Il n'a pas tort car Ahmed Ouyahia en personne, qui était venu «vendre» le projet de la Réconciliation nationale, et revenu plus tard appeler à gratifier Bouteflika d'un troisième mandat, a promis à ces habitants d'être «relogés très vite». «J'étais présent à la salle omnisports de Boumerdès lorsqu'il a parlé de relogement rapide de tous les occupants des chalets,» dit-il encore. Mais le vote passé, le malheureux citoyen retombe dans l'oubli.
«J'habite un chalet depuis 2005. J'avais deux enfants de 4 et 6 ans à l'époque ; maintenant ils ont 11 et 13 ans. En plus de l'exigüité, l'habitation se dégrade de plus en plus. J'ai déposé une demande de logement social à l'APC de Boudouaou en 1998, mais on ne m'a jamais appelé pour me dire quelle suite a été donnée à mon dossier.
Lorsque je vais m'enquérir auprès des services concernés, on me répond qu'il faut «attendre comme tous les autres», dit Said, un habitant de Boudouaou.
Les citoyens se plaignent des risques de maladies que peuvent contracter leurs enfants à cause du «froid glacial dans ces habitations pendant l'hiver». «Il faut se chauffer à l'électricité, mais comme je ne gagne pas un salaire à même de me permettre ce luxe, je n'utilise pas de chauffage. Je prends soin de bien habiller mes enfants jour et nuit. C'est incommodant», précise un autre habitant. D'autres soulèvent des problèmes d'insécurité, d'absence d'éclairage public, d'éclatement des réseaux d'assainissement et de pollution.
Des habitants du site dit l'Onaco dans la commune de Corso dénoncent une «absence totale de sécurité dans le site». «Si vous partez pour une nuit, il ne faut pas espérer retrouver votre habitation telle que vous l'avez laissée. Des délinquants défoncent les portes, entrent dans le domicile et volent tout ce qui peut être pris. Même la journée il y a des risque si vous quittez votre habitation», disent plusieurs habitants.
Un autre parle de l'éclatement des conduites d'assainissement qui laissent se déverser les eaux usées juste devant les habitations depuis des années. «Nous avons saisi toutes les autorités concernées à se sujet, mais aucune suite n'est donnée à nos réclamations,» ajoute-t-il. Dans tous les sites de la wilaya, la pollution est l'un des problèmes les plus constamment soulevés par les habitants. «Les ordures ménagères ne sont pas collectées à temps. Ici à Boudouaou, on a transformé le site en un marché où les commerçants laissent tout leur emballage derrière eux», témoigne un autre habitant. «A chaque élection on nous dit : cette fois c'est la bonne, on va vous reloger. Mais ils n'ont fait que mentir. J'ai entendu dire qu'il y aura une opération de relogement des sinistrés avant le vote et une autre juste après, mais je suis persuadé que c'est faux,» ajoute-t-il.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)