Les transports en commun n'ont finalement repris que partiellement dans la wilaya de Boumerdès, au grand étonnement de milliers de citoyens, notamment les travailleurs, qui éprouvent d'énormes difficultés à se déplacer.En effet, seuls les bus de l'Etusa et quelques taxis ont repris du service. Les pourparlers entre les syndicats des transporteurs privés et les pouvoirs publics n'ont pas abouti. La dernière réunion a eu lieu à la direction des transports mais elle s'est terminée en queue de poisson. M. Ould Amri, membre de l'Union nationale des transporteurs et président de ce syndicat au niveau de la wilaya, affirme: «Nos propositions n'ont reçu aucun écho.
Pourtant, la réalité de la situation sur le terrain les impose logiquement.» «Au lieu du transport de 50% seulement des voyageurs sur la capacité des bus, nous avons proposé 80% pour pouvoir faire face aux frais suite à la réduction notoire des recettes, au supplément des dépenses relatives à l'hygiène et à l'augmentation du prix du carburant», a-t-il souligné.
En effet, le respect des mesures de protection contre la Covid-19 oblige les transporteurs à se contenter d'une charge réduite de plus de la moitié. Leurs calculs font ressortir que «pour un véhicule d'une capacité de 30 personnes y compris le chauffeur et le receveur ne pourra en réalité circuler qu'avec 12 personnes si on comptabilise les pertes dues à la hausse du prix du mazout et aux enfants des voyageurs exonérés de paiement».
Notre interlocuteur met en avant les incidences socio-économiques désastreuses qui vont découler de ces obligations : «La wilaya de Boumerdès compte plus de 2000 transporteurs.
Certains vont devoir licencier des receveurs tandis que d'autres risquent de mettre carrément la clé sous le paillasson. Le risque de la mise en fourrière du bus pour une durée de 45 jours avec une amende de 4000 DA/jour pour la moindre défaillance à ces mesures représente une menace dissuasive et des représailles en cas de non-respect des mesures du gouvernement.»
Ainsi, le secteur du transport est dans une crise qui se profile à vue d'?il. Pourtant, et au vu des concessions faites aux chauffeurs de taxi par les pouvoirs publics, dans un communiqué paru la semaine passée, on s'interroge sur cette politique du deux poids, deux mesures. En effet, l'exigence d'un plexi glace de séparation entre la cabine du conducteur et le siège arrière des usagers n'est plus de mise.
De plus, le port de la bavette est laissé à l'appréciation des personnes. Si auparavant la majorité des chauffeurs de taxi avait boudé la reprise du travail, ils étaient plus que la moitié à reprendre après cet allégement.
Par ailleurs, et au vu des scènes de voyageurs dans des tramways bondés et sans aucune distanciation physique, il y a lieu de douter fortement de l'efficacité des mesures. Alors réduire le pourcentage des voyageurs autorisés à 80% des capacités des bus apparaît comme la solution la moins coûteuse pour les deux parties mais, surtout, sera bénéfique pour les usagers pour qui se rendre au boulot est loin d'être une simple sinécure.
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Posté Le : 24/06/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lakhdar Hachemane
Source : www.elwatan.com