Des milliers de fosses septiques sont recensées à travers la wilaya, qui enregistre un déficit en stations d’épuration.
Les fosses septiques constituent une sérieuse menace pour l’environnement dans la wilaya de Boumerdès. Les services de l’hydraulique font état de près 100.000 habitants de la wilaya qui ne sont pas encore raccordés au réseau d’assainissement.
Mais ce sont les localités rurales qui sont le plus touchées par ce problème qui menace la santé des citoyens résidant non loin des points de rejets des eaux usées.
La wilaya compte 4.404 fosses septiques qui ne sont pas encore éradiquées.
L’urbanisation anarchique et la croissance démographique n’ont pas été accompagnées par des mesures protégeant la nappe phréatique et garantissant un meilleur cadre de vie pour les habitants.
Le volume des eaux usées rejetées annuellement dans la région est estimé à 4.200 hm3, mais seuls 610 hm3 sont traités par les stations de traitement sises à Thénia, Boumerdès et Zemmouri.
La quantité réutilisée pour l’irrigation ne dépasse pas 0,5 hm3.
On a appris également que pas moins de 176 villages ne sont pas encore branchés complètement au réseau d’assainissement. Les projets inscrits par les services concernés afin de remédier à cette situation connaissent d’énormes retards.
Dans la commune de Chabet El Ameur, on fait état d’une douzaine d’opérations qui tardent à être entamées.
Même les études des schémas directeurs d’assainissement des trois grands bassins versants de la wilaya, à savoir Sébaou, Issers, Boudouaou, Hamiz, n’ont pas été lancées à temps à cause «des avis d’appel d’offres infructueux et du manque d’expérience des bureaux d’études activant dans ce domaine».
À Afir, on a recensé pas moins de 357 fosses septiques, comme c’est le cas également à Dellys, dont le territoire est parsemé par 209 fosses de ce genre.
Certains habitants sont durement pénalisés par les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent, notamment en période de chaleur, à cause de l’absence de station d’épuration. Les importantes quantités d’eaux usées se déversant dans la nature finissent en mer.
Il y a quelques jours, un membre de l’association «Delphine» a indiqué que le poisson a fui totalement la côte de la région en raison de la pollution des eaux marines.
L’on se rappelle que plusieurs daurades et une baleine ont été retrouvées mortes sur le rivage durant ces derniers mois pour des raisons non encore élucidées.
Aujourd’hui, la pollution des eaux de la mer inquiète au plus haut point ceux qui vivent de l’activité de la pêche.
Pour minimiser un tant soit peu l’impact de ce problème, une association locale, «Nautilus», a effectué une étude consistant à épurer les eaux usées déversées dans la grande bleue à l’aide de filtrage avec des roseaux. Ses membres ont préconisé, lors d’une exposition en juin 2012, la création de petits espaces aux abords des oueds. Ces espaces devraient être tapissés de couches de gravier, de sable et de terre avant de recevoir des plants de roseaux.
Selon eux, les eaux usées qui y coulent seront totalement épurées et elles peuvent même être utilisées dans l’irrigation. Malheureusement, cette technique n’a toujours pas été utilisée par les autorités locales.
Les membres de Nautilus avaient pourtant expliqué que la création de ces moyens d’épuration naturelle devant permettre de protéger la nappe phréatique et les eaux de mer nécessitent quelques engins, du gravier et du sable.
* Photo: Les eaux usées coulent à ciel ouvert.
Ramdane Koubabi
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Posté Le : 19/03/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © El Watan ; texte: Ramdane Koubabi
Source : El Watan.com du lundi 18 mars 2013