Boumerdès - Sidi Daoud

Wilaya de Boumerdès - Fête des raisins à Sidi Daoud



Wilaya de Boumerdès -  Fête des raisins à Sidi Daoud




45% de la production nationale de raisins de table proviennent de la wilaya de Boumerdès.

Les viticulteurs dans les localités de l’est de Boumerdès ont réussi à produire cette année 45% des besoins du marché national en raisin de table, et ce, malgré les difficultés auxquelles ils continuent de faire face.

Une prouesse qui fait honneur à toute la région, mais ceux qui l’ont rendue possible se disent durement pénalisés par les problèmes liés à la cherté des produits phytosanitaires, au manque d’eau d’irrigation et à la non-régularisation de la situation juridique de leurs exploitations.

«Si ce n’est mon attachement à la terre de mes aïeux, j’aurais changé de métier depuis longtemps», tempête un viticulteur de Bordj Menaïel rencontré en marge de la fête des raisins, organisée samedi dernier au chef-lieu de la commune de Sidi Daoud.

Les sourires et la joie arborés par les uns et les autres lors de cette manifestation, qui a fait sortir la localité de sa léthargie, cachent mal le désarroi des agriculteurs, qui ont fièrement exposé à cette occasion le fruit de leur labeur.

«Cette fête du raisin et une bonne initiative qui nous permet d’échanger nos expériences, même si elle reste largement insuffisante, eu égard au travail qui reste à faire pour améliorer, à l’avenir, la qualité et la quantité de notre rendement», estime un autre fellah en dénonçant le diktat des spéculateurs qui imposent toujours leur loi sur le marché.

«Le Sabel (variété de raisin, ndlr), est cédé à entre 40 et 50 DA le kilo au niveau des marchés de gros, mais les citoyens l’achètent à raison de 100 DA chez les détaillants», s’indigne notre interlocuteur, en préconisant la réalisation d’unités industrielles de fabrication de jus de raisin dans la région.

«Parfois on ne trouve même pas d’acheteurs à cause de l’éloignement de notre région des marchés de gros», relève le même producteur, qui déplore en outre le manque d’eau d’irrigation.

Il précise que les autorités lui ont refusé de réaliser des forages près de son exploitation pour arroser son vignoble.

Ce problème d’arrosage se pose avec acuité dans les localités de Cap Djenet et de Sidi Daoud, deux communes qui disposent pourtant de barrages respectifs d’eau, mais qui ne sont pas exploités à bon escient en raison de la vétusté des conduites d’irrigation.

La gestion de ces ouvrages, confiée à la chambre d’agriculture, fait toujours défaut, car même les fellahs ne s’y impliquent pas, alors que la loi les y oblige à se constituer en association pour dégager des solutions idoines.

D’autres agriculteurs ayant pris part à la manifestation se sont plaints de la cherté des produits phytosanitaires, ainsi que des réticences des banques de leur octroyer des crédits pour l’achat du matériel agricole.

«Un quintal d’engrais coûte 7.500 DA. Un verger qui s’étend sur 2 ha nécessite 24 quintaux d’engrais, ce qui revient à 18 millions de centimes», indique Zemmour Mohammed, venu de Légata.

Ce dernier dit ne pas comprendre pourquoi les banques n’accordent pas de crédits pour ceux qui en demandent en vue d’acquérir de nouveaux équipements agricoles et pouvoir accroître ainsi la production.

Flici Chabane regrette, lui, les retards enregistrés pour l’établissement, en conformité avec la nouvelle réglementation, de l’acte de jouissance des terres qu’il exploite depuis 2001.

Ce fellah de Benchoud indique avoir pris en location une parcelle de terre pour une durée de 18 ans.

«Je me suis mis d’accord avec mon loueur de lui fournir le tiers du bénéfice chaque année. Aujourd’hui, je risque de tout perdre pour la simple raison que je n’ai aucun document administratif qui justifie la transaction, alors qu’on a de tout dit que la terre revient à celui qui la travaille», s’inquiète-t-il.

Le directeur de wilaya des services agricoles (DSA) a précisé que plus de 800 actes de jouissance ont déjà été établis et 1.500 autres le seront incessamment dans la cadre de la mise en œuvre de la loi 10-03 du 18 août 2010 fixant les conditions et les modalités d’exploitation des surfaces agricoles relevant du domaine privé de l’Etat.

Ramdane Koubabi



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