Algérie

Wilaya de Boumerdès : Des protestations au quotidien


Le front social bouillonne dans la wilaya de Boumerdès. Sit-in, rassemblements, fermeture des sièges d'APC, blocage des routes à la circulation, les modes de protestation diffèrent d'une action à une autre, mais la finalité est la même.Outre les habitants des chalets, qui commencent à perdre patience quant à la date de leur relogement, des citoyens de différentes communes de la région ont exprimé leur colère la semaine passée devant le siège de la wilaya, dénonçant «le laxisme et l'indifférence dont font preuve les autorités locales pour répondre à nos doléances».
Les revendications sont multiples. Des villageois de Ouled Brahim (Hammadi) réclament les routes et l'assainissement. Les souscripteurs aux 392 logements promotionnels à Thénia dénoncent les retards et le diktat du promoteur.
Des habitants des chalets à Ammal exigent des logements en dur au lieu des aides du Fonal proposées par le chef de daïra. Des villageois de Ouled Larbaâ (Cap Djenet) réclament leur part du développement. «Nous n'avons ni eau potable, ni gaz de ville, ni conduites d'assainissement. Nos enfants n'ont pas de cantine. Ils ne bénéficient pas du transport scolaire et étudient dans des classes surchargées. Notre village est proche de Ouled Aïssa, mais il est rattaché à Cap Djenet.
Le mauvais découpage administratif est la source de tous nos malheurs», disent-ils. La cellule d'écoute créée dans le sillage des émeutes de 2011 pour jouer le rôle de pompier n'est qu'une simple administration où atterrissent des dizaines de réclamations par jour. La structure fait de la médiation, mais à sens unique. Les solutions ne relèvent guère de ses prérogatives.
«On y a déposé plus de trois requêtes. On nous a promis de les transmettre aux services concernés, mais on n'a reçu aucune réponse. C'est pourquoi nous sommes venus aujourd'hui dans l'espoir de voir le wali», diront des souscripteurs au programme des 392 logements promotionnels de Thénia, rencontrés lors d'un sit-in devant le siège de la wilaya.
Outre le non-respect des délais de réalisation de leurs logements, les concernés reprochent au promoteur d'avoir modifié les plans et augmenté les prix des appartements sans justification. «Pour le même logement, certains ont payé 280 millions, d'autres 380 millions et d'autres encore plus de 600 millions. Le chantier a démarré en 2008. Il n'a pas encore atteint les 80% d'avancement.
Le promoteur nous a interdit d'accéder au site. En plus, il n'a pas mentionné la date de livraison de nos appartements dans le contrat», dénoncent-ils. Les postulants espéraient exposer leur problème au wali. Mais les portes de ce responsable semblaient ce jour-là infranchissables. Comme à l'accoutumée, c'est le chef du cabinet qui avait reçu les représentants des contestataires. «Non convaincus par ses réponses, entendues déjà par le passé», les plaignants menacent de revenir à la charge si le promoteur ne fait rien pour achever leurs appartements.
Si la colère monte dans les quatre coins de la wilaya, c'est d'abord à cause du mépris qu'affichent certains responsables à l'égard de leurs administrés. Dépourvues de moyens et de prérogatives, certaines assemblées élues se retrouvent parfois désarmées face au poids des carences dont souffrent leurs populations.
Il y a bien sûr des communes, à l'instar de Boumerdès, Khemis El Khechna, Tidjelabine, Bordj Menaïel, qui sont bien loties en termes de ressources financières, mais les bons managers et les compétences y font énormément défaut.
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