Les communes qui n'ont pas dépensé leurs anciens budgets risquent de ne pas percevoir de nouvelles subventions cette année.La cadence de consommation des budgets reste très lente dans la wilaya de Boumerdès. Cela concerne aussi bien les projets inscrits dans le cadre sectoriel (PSD) que ceux prévus au titre des plans communaux de développement (PCD). En effet, jusqu'à fin décembre dernier, seul 34,65% du budget consacré aux PCD a été dépensé.
C'est ce qu'a révélé le directeur de la programmation et du suivi du budget (DPSB), mercredi dernier, lors du conseil de wilaya consacré au secteur de l'éducation. Selon lui, sur les 441 opérations prévues, 220 uniquement ont été clôturées, tandis que 56 projets ne sont pas encore lancés. La plupart relèvent des secteurs de l'hydraulique et des travaux publics. Il faut dire que la wilaya connaît des retards dans tous les domaines. Plus de 350 km des chemins communaux de la wilaya sont dans un état lamentable.
Aussi, près de 150 localités de la région ne sont pas encore raccordées au réseau d'assainissement. Il y a une année, la direction de l'hydraulique a fait état de 4500 fosses septiques qui ne sont pas éradiquées. A Khemis El Kechna, la municipalité la plus peuplée de la wilaya, le taux de raccordement au réseau de gaz naturel est estimé à 26%. Le faible taux de consommation des budgets est constaté dans 25 sur les 32 communes de la wilaya, ce qui traduit l'inertie des élus locaux.
Réagissant à cette situation, le wali donne instruction au DPSB d'annuler toutes les opérations inscrites en 2016 qui ne sont pas encore entamées. «On ne met pas 15 mois pour lancer un projet de rien du tout. Vous annulez tout et on recommence à nouveau. Celui qui n'a pas consommé ce qu'on lui avait donné, n'aura rien cette année», a-t-il prévenu sur un ton ferme. Cependant, l'instruction n'a pas plu à certains chefs de daïra, présents dans la salle. «Ce sont les APC sortantes qui en sont responsables.
Pourquoi priver les nouvelles assemblées de subventions ' C'est injuste. Ensuite, avant d'incriminer les élus, on aimerait bien leur tendre le micro pour qu'ils puissent énumérer les causes de leur échec.
Avant de les accabler, le wali ferait mieux d'organiser une rencontre avec les nouveaux élus pour entendre leurs préoccupations et leurs suggestions afin de situer le mal et relancer la machine du développement », suggère un chef de daïra qui a préféré garder l'anonymat. Ainsi, contrairement aux critiques dont ils font l'objet, les élus locaux n'ont pas les coudées franches pour mener à bien leur mission.
Outre le manque d'encadrement et de ressources financières, certains dénoncent le diktat des contrôleurs financiers et la rigidité des textes de loi, notamment du code des marchés publics, modifié plus de 15 fois en l'espace de 30 ans. «Ce n'est que la semaine dernière qu'on a remis les délégations de signature aux vice-présidents d'APC. Tout le monde nous tombe dessus alors que les vrais coupables sont ailleurs», se défend un élu des Issers.
S'agissant du budget réservé pour les plans sectoriels, le DPSB précise que plus de 2,7 milliards de dinars ne sont pas encore consommés, soit 29% du montant dont a bénéficié la wilaya. Selon lui, sur 247 opérations inscrites, 191 ont été clôturées à la fin de l'année écoulée, tandis que 7 autres ont été touchées par le gel.
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Posté Le : 05/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kebbabi Ramdane
Source : www.elwatan.com