L'économie de l'eau semble être un slogan creux en Algérie. Dans la wilaya de Boumerdès, 46% de l'eau produite journellement, soit 115 000 m3, ne parviennent pas aux consommateurs, a précisé le directeur de l'ADE, M.Ferah, hier à l'occasion de la journée mondiale de l'eau.Cela se passe au moment où de milliers d'habitants de la région parcourent encore plusieurs kilomètres pour s'en approvisionner. Ces immenses pertes sont préjudiciables et pour les ménages et pour l'Etat qui dépense d'importantes sommes d'argent pour alimenter les populations en ce précieux liquide. La moyenne nationale de déperdition est de 52%.C'est dire que ce n'est nullement la ressource hydrique qui manque, mais c'est sa gestion qui fait énormément défaut. Ce problème est dû, selon M. Ferah, aux fuites signalées régulièrement sur les conduites d'AEP, dont la plupart sont vétustes. A cela s'ajoute la multiplication des actes de piratage et le piquage illicite sur les réseaux de distribution.Un phénomène qui a pris de l'ampleur durant ces dernières années à cause du laxisme des services devant y mettre un terme. Selon les chiffres affichés hier à la maison de l'environnement, plus de 78 000 habitants de la wilaya ne sont pas desservis en eau potable régulièrement. Certaines localités comme El Ardja et Zeraraka (Cap Djenet) ou encore Ouled Brahim (Chabet El Ameur) attendent toujours d'être raccordés au réseau d'AEP. Outre cela, pas moins de 176 villages de la wilaya ne sont pas branchés au réseau d'assainissement.En 2007, la région comptait 19 558 fosses septiques. Aujourd'hui, il n'en reste que 9906. La préservation de l'eau exige aussi la réalisation d'autres stations d'épuration, notamment à Dellys et Boudouaou dont le projet peine à démarrer afin de préserver le littoral et les oueds contre la pollution.La wilaya est dotée de 15 stations de relevage qui couvrent 35 sur les 80 km du littoral ainsi que 3 stations d'épuration, dont la plus importante se trouve à Boumerdès. Celle-ci a épuré 5,3 millions m3 d'eau en 2014, mais 93,12% sont rejetées à la mer. Le reste a servi à l'irrigation de champs de vigne, d'orangers et d'oliviers s'étendant sur 60ha.Même les barrages d'eau destinés à l'irrigation ne sont pas exploités à bon escient en raison de l'absence de conduites dignes de ce nom, comme c'est le cas à Ouled Larbaâ, Naciria et les terres fertiles du bassin versant du barrage d'El Hamiz. La superficie de céréales irriguées durant l'année dernière ne dépassait pas 210 ha, soit 26% de l'objectif tracé.
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Posté Le : 23/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ramdane Koubabi
Source : www.elwatan.com