Les habitants de cette commune du sud de la wilaya se disent abandonnés par les autorités locales.
Située à 10 km à l'ouest du chef-lieu de la daira de Sour El Ghozlane, et à une soixantaine de kilomètres au sud de Bouira, la commune de Dechmia continue de subir les affres du sous développement. Ses 5 000 habitants vivent encore dans des conditions d'un autre âge.
Des citoyens affirment que la localité enregistre beaucoup d'insuffisances. A commencer par la pénurie d'eau potable qui se fait durement ressentir, même en période hivernale. Ahmed, un quinquagénaire dira que l'eau ne coule qu'une fois tous les 5 jours dans les robinets et se fait de plus en plus rare durant la période des grandes chaleurs. Pour s'alimenter en ce liquide vital, les familles se rabattent sur les puits et les citernes d'eau, cédées à raison de 600DA/l'unité.
Les villages à l'instar de Ouled Farha, Ouled Bouarib et Ouled Meriem, culminent à plus de 900 mètres d'altitude et souffrent pratiquement du même problème, et ce, depuis plusieurs années.«Notre commune est à la traîne dans tous les domaines, notamment celui de l'aménagement des infrastructures de base et le raccordement des villages au réseau du gaz naturel», dira-t-il. Toutes les pistes reliant ces trois importants villages sont dégradées. Il est vrai que cette commune manque désespérément d'infrastructures en tout genre! Réseau routier, éclairage public, réseau d'assainissement et autres commodités élémentaires pour un cadre de vie décent. «Les villageois vivent dans des conditions déplorables», déplore notre interlocuteur.
Par ailleurs, les jeunes sont également dépourvus du minimum de moyens de distraction et notamment d'infrastructures sportives. «A chaque fois, ils évoquent (les pouvoirs publics, ndlr) l'indisponibilité des parcelles de terrain pour implanter des aires de jeu ou des salles de sports. Des citoyens peuvent mettre à la disposition des autorités locales des terrains pour ériger des aires de jeu et autres structures», propose de son côté un autre citoyen qui précise au passage que la polyclinique du chef-lieu communal fonctionne mal, et ce, à cause d'un manque flagrant en personnel médical. C'est là autant de difficultés subies au quotidien par la population locale qui se dit désabusée et oubliée. Un autre fait a été également soulevé par les habitants du chef-lieu communal, celui relatif au danger guettant leurs élèves de l'école primaire Belkahla Nadir.
Pour rappel, deux écoliers ont laissé leur vie à leur sortie des classes, heurtés par des chauffards. Des parents d'élèves réclament la pose de ralentisseurs à proximité de cet établissement. «Deux enfants âgés de 6 et 7 ans ont perdu la vie au début du mois dernier, sur la route traversant notre commune et passant à proximité de l'établissement scolaire. Ils ont été fauchés par des chauffards qui roulaient à vive allure», dénoncent des parents d'élèves qui, faut-il le rappeler, se sont déplacés à notre bureau pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «laxisme des pouvoirs publics», pourtant interpellés sur ce danger.
A ce sujet, ils rappellent que le SG de la wilaya avait été saisi et que les citoyens lui ont demandé d'instruire les services de la DTP afin d'installer des ralentisseurs et des plaques à proximité de l'école. En vain. «Les responsables ne réagissent qu'une fois le drame a lieu, malheureusement, ce qui est inacceptable», dénoncent-ils. En somme, le retard reste énorme dans la commune de Dechmia et le véritable désenclavement ne se dessine pas encore à l'horizon.
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Posté Le : 06/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar Fedjkhi
Source : www.elwatan.com