Algérie

Wilaya de Bouira : L'inquiétude des oléiculteurs


Wilaya de Bouira : L'inquiétude des oléiculteurs
L'huile d'olive passe pour la principale ressource de ce qu'on pourrait appeler le PIB, (le produit intérieur brut) de la région en matière d'agriculture. Faute d'un Etat régulateur qui assure l'écoulement de la production, un marché oléicole, courtisé par des imposteurs de tous bords, se développe dans l'anarchie et l'impunité. L'huile d'olive, aliment de base des plus appréciés dans la gastronomie de cette wilaya, est vendue dans les marchés ou dans la rue au mépris de toutes les règles d'hygiène. En été, ce commerce de cette denrée, moyen de subsistance de nombreux agriculteurs, est exposée du matin jusqu'au soir aux rayons de soleil dont on dit qu'ils ont un effet avéré sur la saveur qui s'en trouve altérée sans compter l'augmentation d'acidité que cela engendre. Il y a aussi de l'huile frelatée qui orne cette même route nationale qui trouve preneur parmi les usagers de cette importante voie de communication entre l'ouest et l'est du pays. Autres points de vente connus, les huileries qui sont convoitées par certains passagers qui acceptent de payer plus cher plutôt que de se risquer à se faire duper par les vendeurs à ciel ouvert qu'on soupçonne à tort ou à raison de se livrer dans un trafic qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Les habitants achètent leur provision annuelle d'huile auprès des producteurs ayant un excédent par rapport à leurs besoins ou encore aux métayers. Dans ce scénario, c'est une transaction basée sur la confiance mutuelle. De plus, on a la garantie de goûter sur place, pour se donner l'occasion d'apprécier la qualité de l'huile avant de la payer. Beaucoup recourent à l'astuce consistant à mettre au frigo un récipient de l'échantillon d'huile qu'on se propose d'expertiser. Aucun doute ne subsiste dans cette pratique qui fait bonne recette. L'huile est coagulée et reste homogène, signe de sa bonne qualité. Si, au contraire, elle est frelatée, la solution se scinde en deux couches.Notons que l'huile de soja monte en superficie et affiche une couleur plus claire tandis que l'huile d'olive plus dense reste en profondeur avec une couleur plus foncée. Bien sûr les connaisseurs se fient au goût et à l'odeur, ils ne vont pas par quatre chemins pour reconnaître une bonne qualité. Ce qui fait peur aux oléiculteurs au point de créer en 2008 la coopérative de l'huile d'olive de Kabylie. On se souvient qu'il y a quelques années, les agriculteurs ont eu toutes les peines du monde à écouler leur production tant le marché était inondé et les prix compétitifs. L'appréhension vient aussi du responsable de l'association des oléiculteurs M. Rachid Hamitouche, qui jouit d'une expérience respectable dans le domaine oléicole et pour qui « le marché souffre d'archaïsme et de désordre », évoque chemin faisant l'arnaque qui mine le marché en question. Pour conclure il précise que « les gens achètent n'importe quoi et n'importe où ! » L'espoir demeure que les choses aillent mieux avec la coopérative dont la mission principale est de défendre les intérêts des paysans. Son rôle est de s'occuper autant de la commercialisation locale que de l'exportation. Pour protéger les droits des producteurs, on devrait mettre en oeuvre un éventail juridique coercitif qui dissuade les contrevenants de tous bords de perpétuer le marché de toutes les arnaques selon des spécialistes. Néanmoins, un arsenal juridique ne vaut que par l'application qui lui sera réservé. Ce qui fait dire à notre source que la régulation d'un tel marché n'est pas pour demain.
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