Algérie

Wilaya de Béjaïa : Multiples menaces sur la forêt



Le patrimoine forestier de la wilaya de Béjaïa est l’un des plus importants à l’échelle nationale avec une forêt qui couvre 37 % du territoire de la wilaya et qui est constitué de nombreux massifs dont les plus importants sont le massif Bouhatem, Taourirt-Ighil, Akafadou et Beni Abbès.

Avec 54 000 ha, le chêne-liège occupe la plus grande superficie devant le chêne zen, le chêne vert, le pin et autres. La Conservation des forêts a réparti la totalité de ce couvert végétal en cinq circonscriptions dont chacune est divisée en districts. Afin de prévenir d’éventuels incendies qui se déclenchent surtout en période estivale, 18 postes de vigies sont implantés sur les pics qui surplombent les massifs forestiers. Chaque circonscription est dotée d’une brigade mobile qui dispose de cinq agents équipés de matériels de communication et d’une station (voiture-citerne). Toutefois, en dépit de cette organisation et de ces moyens, il n’en demeure pas moins que la forêt subit chaque année des dommages irréparables. En effet, selon le chef de service de la protection au niveau de la Conservation, pas moins de 2974 ha de forêts ont été incendiés au cours de l’été et de l’automne de l’année dernière, soit une moyenne de 1,46 incendie et 19,80 ha dévastés chaque jour. La broussaille est la plus touchée avec 33 % de la superficie incendiée. Les feux de forêt ne constituent pas à eux seuls la source de destruction de ce patrimoine, l’homme, qui vit à la lisière de la forêt, est aussi un facteur destructeur et les dégâts qui en découlent sont alarmants. Selon les services des forêts, durant les trois dernières années, il a été enregistré 294 délits portés devant la justice. Ces actes de sabotage consistent, entre autres, en le défrichage d’une superficie de 226 132 m2, la coupe et le démasclage de plus de 5946 arbres et l’ouverture illégalement de 1 437 m de pistes en pleine forêt. Ajoutons à cela, les nombreuses décharges sauvages implantées au sein de ces forêts et devenues sources de nombreux incendies. Par ailleurs, pour reconstituer le patrimoine forestier de la wilaya, la Conservation a lancé un projet de grande envergure pour la plantation de 4203 ha de chêne-liège et des résineux. La première étape de ce projet, programmé dans le cadre du plan national de reboisement (PNR), s’est étalée de 2001 à 2006 et a consisté en le peuplement d’une superficie de 1432 ha de chêne-liège et le reboisement de 1116 ha de résineux (chêne vert, chêne zen et autres). La seconde partie, qui vient de débuter pour s’achever en 2010, verra le reboisement de 870 ha de chêne-liège et 685 ha de résineux. Pour permettre la disponibilité des plants, la Conservation des forêts a créé, selon le chef de service d’extension, une pépinière qui produira environ 100 000 plants de chêne-liège. Quatre pépinières privées ont été retenues, par voie d’adjudication, pour se spécialiser dans la production de ce genre de plants. L’importance accordée au repeuplement de l’espace vital qu’occupait le chêne-liège est due, selon le chef de service d’exploitation, à l’importante diminution des quantités de liège récoltées au fil des années. Car, selon les archives de l’époque coloniale, la wilaya produisait plus de 10 000 stères chaque année contre 3500 stères actuellement. Si le saccage de la forêt persiste, le chêne-liège disparaîtra à jamais notamment avec les incendies répétitifs.




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