Algérie

Wikileaks : L'Iran est un des premiers trafiquants de drogue au monde


Un télégramme confidentiel, en date du 12 juin 2009 et en provenance de l’ambassade américaine à Bakou, rapporte que les quantités d’héroïne en provenance d’Iran saisies en Azerbaïdjan étaient passées de 20 kilogrammes en 2006 à 59 000 kilogrammes pour le seul premier trimestre 2009.L’Azerbaïdjan, affirme ce télégramme qui cite des rapports confidentiels d’enquêteurs de l’ONU chargés de ces dossiers, est une des principales routes pour l’exportation d’héroïne, fabriquée à partir d’opium afghan, vers l’Europe de l’Ouest. L’Iran est le principal acheteur d’opium afghan et un des principaux producteurs mondiaux d’héroïne, ajoutaient les diplomates américains. Près de 95% de l’héroïne en Azerbaïdjan provient d’Iran et une même proportion est exportée d’Azerbaïdjan sur le marché européen, selon un autre télégramme diplomatique daté du 26 septembre 2009. Un télégramme du 15 octobre 2009, classé «secret», cite Khalaf Khalafov, à l’époque ministre des Affaires étrangères azéri, selon lequel le trafic est aux mains des services de sécurité iraniens.Lorsque les autorités azéries arrêtent des trafiquants iraniens et les rapatrient chez eux pour qu’ils y effectuent une peine de prison, ceux-ci sont très souvent rapidement libérés, selon M. Khalafov. «Parfois, nous arrêtons de nouveau les gens que nous venions tout juste de rapatrier», ajoute le ministre cité par un diplomate américain. Les autorités afghanes auraient informé leurs homologues azéries que les forces de sécurité iraniennes coopéraient avec des trafiquants de drogue afghans. Des écoutes azéries auraient également établi que des responsables des forces de sécurité iraniennes étaient directement impliqués dans la vente et la transformation d’opium en héroïne, selon les télégrammes dévoilés à l’origine par WikiLeaks. L’ambassadeur iranien à l’ONU, Mohammad Khazaee, affirmait en septembre que 89% de la production mondiale d’opium provenait d’Afghanistan et que «la plus grande partie de cette production transite à travers les frontières de l’Iran».M. Khazaee affirmait toutefois que Téhéran avait dépensé des milliards de dollars pour lutter contre ces trafics.
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