Algérie

Week-end : « On aurait même pu choisir le Lundi si' »



Vendredi prochain entrera en vigueur le nouveau week-end, un réaménagement du repos hebdomadaire qui a fait l'objet de force tergiversations de la part du gouvernement qui marque une franche hésitation à aller carrément vers le week-end universel. D'aucuns ont imputé cette hésitation à des considérations religieuses liées au statut du vendredi, jour sacré, journée « taboue » où prière et labeur passent pour être inconciliables. Interrogé sur son sentiment à propos de cette cacophonie, cheikh Khaled Bentounès s'étonne qu'on ait perdu autant de temps avant de se résoudre à s'arrimer à l'économie mondiale. « Comment, après tant d'années maintenant, on se rappelle qu'il y a un week-end universel ' On ne le savait pas avant ' Combien de milliards on perdait chaque année ' Il suffit d'aller consulter les statistiques du ministère des Finances pour savoir les pertes subies », dira-t-il à ce propos. Pour lui, le sujet obéit à des critères essentiellement économiques où le religieux ne pèse guère dans la balance : « Les Chinois, qui ne sont pas des Occidentaux, leur week-end c'est quoi ' Samedi-dimanche. Les Indiens ne sont pas des Occidentaux. Leur week-end c'est quand ' Samedi-dimanche. Pareil pour les Japonais. C'est donc une affaire économique. Cela n'a rien à voir avec la religion. Cela regarde davantage le fonctionnement des Bourses dans le monde. » Et de poursuivre, cinglant : « Si nous autres musulmans, avec nos 1,5 milliard de fidèles, nous comptions réellement dans l'économie du monde, on aurait pu mettre le lundi, ou on mettrait le mardi, parce que notre pouvoir économique pèse et que notre pouvoir scientifique nous permet de nous imposer. Nous faisons valoir nos idées quand nous sommes véritablement productifs et que nous avons notre poids dans la balance des décisions mondiales. Mais le monde musulman compte pour combien dans la balance, aujourd'hui ' »


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