Algérie

Week-end en panne


Les pannes d'électricité, d'eau et autres se sont accumulées, cet été, au point où le gouvernement, parti lui aussi en congé, est venu en provoquer une autre. Jusqu'à aujourd'hui, on n'a pas jugé utile d'informer le citoyen si travail il y a jeudi prochain ou de lui donner plus de détails sur un changement crucial pour tout le monde. L'avènement du nouveau week-end (vendredi-samedi) laisse encore perplexes beaucoup de gens. Tant ceux qui doivent travailler que ceux qui ont des affaires à régler, au niveau notamment des administrations du service public. Cette carence de communication vis-à-vis des Algériens peut cacher, au fond, une appréhension de pousser un peu trop le bouchon. Surtout lorsqu'on sait que les décisions d'ajouter des taxes (sur les véhicules ou sur la téléphonie mobile) ou de supprimer les crédits à la consommation sont intervenues bizarrement, à chaque fois, en fin de semaine. Mais aussi et surtout de laisser le flou envelopper un passage forcé, mais à demi-osé, vers ce qui peut se rapprocher du week-end universel. Coupant la poire en deux pour en même temps faire valoir la raison économique et sauvegarder une précaution théologique, le gouvernement est encore devant un dilemme.Des employés du service public iront à la prière du vendredi ' droit reconnu ' grignotant ainsi des heures de travail. Du coup, les citoyens convaincus ou habitués aux mauvaises habitudes s'empêcheront de se déplacer là où justement ils doivent aller. Certains diront que ce n'est que dans le prolongement de la façon dont sont dirigées les affaires sociales du pays. Oukase après oukase. Pourtant, il aurait suffi d'un effort médiatique, aussi plat soit-il, pour, à la limite, accompagner cette transition concernant les jours de repos hebdomadaire. Officiels, imams, sociologues et tous ceux qui peuvent apporter leur contribution sur le sujet auraient pu s'impliquer. A moins que le gouvernement ait décidé de ne point ouvrir des brèches en référence à une expérience douloureuse par laquelle est passée l'Algérie. La crainte maintenant est que des dysfonctionnements apparaissent après l'entrée en vigueur du nouveau week-end qui mèneront la scène nationale vers des débats partisans et avec plein d'arrière-pensées politiques. Napoléon Bonaparte disait : « On peut gouverner de loin, mais on ne peut administrer que de près. » Il semblerait qu'on se soit déjà trop éloignés des administrés. On s'en souviendra lors des échéances électorales.
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