Algérie

Washington-Téhéran: nouvelle escalade



Le délire de Trump dans sa croisade contre l'Iran n'en finit plus de surprendre alliés et adversaires. Hier entrait en vigueur la première salve des sanctions économiques contre Téhéran : «Les sanctions contre l'Iran sont officiellement en place. Ce sont les sanctions les plus dures jamais imposées et en novembre elles augmentent encore à un autre niveau», a tweeté le président américain. Trump, qui roule exclusivement pour les Israéliens et se fait payer par les Saoudiens, est monté dans la surenchère après avoir annoncé le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord historique sur le nucléaire iranien de 2015. Et pour se faire bien comprendre, il n'hésite pas à menacer les pays qui ne respectent pas l'embargo économique contre l'Iran. «Quiconque faisant des affaires avec l'Iran ne fera pas d'affaires avec les Etats-Unis», affirme-t-il encore dans son exercice favori, le tweet, à l'adresse de Moscou, Pékin ou encore Bruxelles.Pourtant, et de l'avis de certains experts, le rétablissement des sanctions risque d'encourager l'Europe, la Russie et la Chine à contourner le système financier américain et sapera le succès des sanctions économiques. Et nul ne sait à quel point cette décision pourrait vraiment impacter l'Iran. Ces sanctions, comprenant des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale, ont pour objectif d'aggraver une économie iranienne déjà à la peine et de susciter des troubles internes sur fond de revendications socioprofessionnelles. Le président iranien Hassan Rohani en est conscient et a crié à la «guerre psychologique», écartant toute négociation sur un nouvel accord réclamé par Washington.
Si la décision américaine est vivement critiquée par le reste du monde, des voix de l'intérieur même des States se sont fait entendre, témoignant d'un scepticisme certain. Un certain nombre d'experts et de journalistes américains reprochant à l'administration Trump l'absence d'une stratégie cohérente capable d'actions constructives. Si par le passé, rappelle-t-on, l'application de sanctions internationales avait permis de ramener l'Iran à la table des négociations, c'est grâce à la mobilisation des Européens, Chinois et Russes, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Dos au mur, Téhéran sait qu'elle ne pourra pas compter sur ses traditionnels alliés et que son salut se trouve peut-être dans l'escalade, notamment, dans le blocage du détroit d'Ormuz qui voit passer près de 30% du pétrole mondial. Le marché du pétrole risque, quant à lui, de connaître de réels chamboulements et une hausse record des prix à partir de novembre prochain.


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