Washington prépare une nouvelle résolution à l'ONU

Malgré le double veto russe et chinois, les Etats-Unis sont décidés à saisir, une nouvelle fois, le Conseil de sécurité, pour condamner la Syrie. Alors que le Conseil des droits de l'homme de Genève s'apprête à voter, demain, une résolution contre Damas, après deux jours de débats, Washington a rédigé les grandes lignes d'une nouvelle résolution. Essentiellement basé sur les recommandations de la secrétaire générale de l'instance onusienne, Navy Pillay, ce texte « demande un accès sans entrave aux agences humanitaires dans plusieurs villes et appelle à la fin des violences ». En mettant en avant l'aspect « humanitaire » de la crise, les pays occidentaux et certains pays arabes espèrent convaincre la Russie et la Chine de ne pas faire obstacle au nouveau projet. Des diplomates occidentaux ont confirmé la préparation d'une nouvelle résolution dont l'idée a germé, disent-ils, lors de la réunion tenue à Tunis, la semaine dernière des « Amis de la Syrie ». « Je pense que nous devons nous concentrer sur ces actions qui ont le plus de chances de réussir », a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, sans reconnaître, ouvertement, l'existence du projet. Pour sa première mission, l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la crise en Syrie, M. Kofi Annan, a rencontré, à New York, le secrétaire générale des Nations unies, M. Ban Ki-moon et les membres du Conseil de sécurité autour du nouveau « projet » américain. M. Annan dont la Syrie demande à connaitre la mission précise, se rendra sous peu au Caire pour rencontrer le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil al-Arabi. Il compte se rendre dans d'autres pays de la région. Parallèlement aux Américains, la Ligue arabe et l'Egypte se penchent, elles aussi, sur un nouveau plan de sortie de crise en Syrie. Cette coïncidence montre la détermination des uns et des autres, d'en finir avec cette crise. Si possible avant le premier anniversaire du déclenchement de la révolte populaire, le 15 mars prochain. Le chef de la diplomatie chinoise, Yang Jiechi, a affirmé M. Al Arabi que son pays était favorable à l'envoi d'aide humanitaire, en réaffirmant son appel au gouvernement et aux opposants syriens pour faire cesser les violences et entamer un « dialogue politique ouvert ».