Algérie

Washington peine à convaincre


Annoncée dans un grand battage médiatique, la visite du président américain Joe Biden au Moyen-Orient s'est achevée avec un bilan plus modeste que prévu. Après les chaleureuses embrassades avec les dirigeants sionistes et la conclusion d'un partenariat stratégique contre...l'Iran, le démocrate était attendu dans ses déclarations en Arabie saoudite où il a été accueilli par le prince héritier Mohamed Ben Salmane, surnommé MBS et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, celui-là même qu'il avait voué aux pires gémonies durant sa campagne électorale. L'image du poing contre poing entre Biden et MBS a fait le tour du monde et a provoqué une onde de choc dans les pays occidentaux, en apparence pointilleux en ce qui concerne les droits de l'homme quand ils concernent les pays autres et principalement arabo-africains. En effet, durant son séjour de deux jours dans l'entité sioniste, Biden n'a à aucun moment évoqué les assassinats quotidiens des enfants palestiniens qui, du coup, ne pèsent guère dans la balance de ces mêmes droits humains. Quelques jours auparavant, le secrétaire général de l'ONU avait exprimé son indignation face à ces meurtres impunis dont la fréquence et la barbarie sont «inacceptables». Mais pour les Etats-Unis, il n'y a rien de tel dans les territoires palestiniens occupés auxquels Biden a consacré une brève escale pour aborder un vague projet de relance des négociations de paix entre l'Etat hébreu et l'Autorité palestinienne. Un programme largement insuffisant pour espérer réaffirmer l'influence des Etats-Unis au Moyen-Orient comme cela était indiqué dans les communiqués préparatoires de sa visite. Sans surprise notable, sans avancées réelles, sans faits d'importance majeure, elle s'est donc conclue sur une note plutôt négative avec le geste très médiatisé de MBS qui est le véritable gagnant dans cette affaire, si l'on exclut la première étape qui devait consacrer l'entité sioniste comme le porte- étendard des Etats-Unis dans la région. Certes, Biden a assisté à une réunion du CCG au grand complet, en apparence contre l'Iran, certes Riyadh a annoncé l'ouverture du ciel saoudien aux avions sionistes civils et militaires, non sans doucher les espoirs de Washington en déclarant peu après qu' «en aucun cas (il ne s'agit) d'un prélude à une quelconque étape» vers la normalisation. Au final, la partie la plus délicate qui concernait la flambée des prix de l'énergie et donc l'engagement saoudien à inonder le marché mondial en pétrole n'a pas abouti. Biden a courtisé le royaume et MBS, la baisse espérée du coût de l'or noir à la pompe n'est pas pour demain et les chances des candidats démocrates aux législatives de novembre prochain paraissent compromises. Cet enjeu ne figurait d'ailleurs pas au menu du sommet du CCG et de la réunion complémentaire avec l'Egypte, la Jordanie et l'Irak. Son conseiller Jake Sullivan minimise l'enjeu, affirmant que l'action réelle «sera menée dans le cadre de l' OPEP+, une organisation où siège en puissance la Russie de Vladimir Poutine.